Lancé en fanfare il y a quelques mois
par le label indépendant «The Omega Productions Records» , la
collection Horreur à la française de se propose de revisiter les
pépites du cinéma fantastique français par la bande... ou plus
exactement par la bande originale. Après Le Lac Des Morts Vivants,
c'est au tour d'un autre fleuron du genre, La revanche des mortes
vivantes, de s'allonger sur le chariot de nos platines. Disponible en
CD, album numérique et vinyl, le score de Christopher Ried a fait un
détour par les oreilles peu chastes de l'Ecranbis.com.
"la
collection Horreur à la française de se propose de revisiter les
pépites du cinéma fantastique français par la bande... ou plus
exactement par la bande originale".
Alors que les prêtres de la
consommation et les oracles s'accordent sur la disparition prochaine
du cinéma sur support physique, l'initiative de The Omega
Productions Records peut paraître quelque peu anachronique.
Détrompez vous, l'accès aux bandes originales, qu'elles soit
considérées comme des œuvres autonomes ou indissociables de
l'expérience cinématographique ont longtemps été l'unique moyen
de ramener quelques vibrants souvenirs des salles obscures. Entre
Fétichisme auditif et objet dérivé, une nouvelle plongée dans
l'imaginaire était donc à porté de saphirs et de têtes
magnétiques. Dit autrement, l’intérêt pour les partitions de
nos pire cauchemars ne date pas d'hier et l'objet a sans doute encore
quelques belles heures devant lui. Le bisseux en plus d'être souvent
mélomane, est également compulsivement collectionneur.
"21 pistes pour creuser jusqu'au cercueil d'un film souvent raillé mais dont l'ambiance fantastico franchouillarde a marqué les esprits"
"21 pistes pour creuser jusqu'au cercueil d'un film souvent raillé mais dont l'ambiance fantastico franchouillarde a marqué les esprits"
Reprenant le concept du premier volume de la collection , le programme alterne pièces musicales, plages d'ambiance et fragments de dialogues, 21 pistes pour creuser jusqu'au cercueil d'un film souvent raillé mais dont l'ambiance fantastico franchouillarde a marqué les esprits. Le style très synthétique a les pieds plantés dans son époque. Le dieu sampling et le Roland D-50 n'ont pas encore imposé les presets «Soundtrack» ou «Native Dance» comme des lieux commun. La mélodie se veut invisible ou plutôt impalpable, insaisissable, feignant de d’apparaître pour mieux se refuser. Il s'agit surtout de sculpter la terreur dans le brut sonore et harmonique, entre tapis atmosphériques et déhanchement inquiétant mimant la démarche incertaine d'êtres revenus des morts. Un composition signée Christopher Ried, pseudonyme derrière se cache en fait le compositeur Christian Bonneau qui livre par ailleurs quelques glaçantes confessions et anecdotes dans le livret du CD.
"La mélodie se veut invisible ou plutôt impalpable, insaisissable, feignant de d’apparaître pour mieux se refuser. Il s'agit surtout de sculpter la terreur dans le brut sonore et harmonique"
Remasterisée avec un soin évident, cette édition de B.O. De La Revanche des mortes vivantes est une réussite. Et il faut ajouter que le label de Lucas Giorgini s'est fendu d'un packaging et d'un livret de qualité. On ne peut donc qu'attendre la suite avec impatience et fébrilité. Dans les mois qui viennent, on nous annonce les scores d'Il était une fois le diable et de Mad Mutilator. Avouez qu'il y a de quoi être excité !