Mi homme , mi machine..


Mi homme , mi machine...

Le cyborg est devenu un thème classique dans la science fiction et du cinéma d'exploitation, il est à distingué du robot ou de l'androïde (Robot à apparence humaine) et désigne plus particulièrement un être issu de la fusion entre l'humain et la machine. Ainsi Steven Austin et Jaimie Sommers héros respectifs de l'homme qui valait 3 milliard et Super Jaimie sont sans aucun doute les cyborgs les plus connus du petit écran.

Au cinéma les cyborgs apparaitrons ci et là ( Crevant l'écran comme Dark Vador dans La guerre des étoiles ou passant plus inaperçu comme Ratchet , cyborg campé par Romano Puppo dans 2019 après la chute de New York de Sergio Martini ) avant d'être sacralisé en 1984 par « The Terminator » de James Cameron. Si d'autres thématiques fantastiques traversent le film de Cameron comme le voyage dans le temps, un futur apocalyptique, la guerre contre les machines qui influenceront fortement l'univers de Matrix, Terminator va faire du cyborg un personnage central dans le cinéma d'exploitation des années 80 et 90.

L'autre cyborg populaire des années 80 est assurément Robocop. Paul Verhoeven le met en scène dans un film au titre éponyme en 1987. Le discours sous-jacent du film de Verhoeven bien qu'insistant y est vampirisé par la présence de son policier mécanique. Robocop devint ainsi un héro populaire occultant la critique sociale qui parcourt sa première exposition cinématographique. La dualité homme machine est une thématique classique de la science fiction. 2001, l'odyssée de l'espace, Saturn 3 , Wargame, Mondewest... sont autant d'exemples de son exploitation cinématographique. Dans le personnage du cyborg tel qu'il est présenté au milieu des années 80, cette dualité est intérieur. Ainsi dans Robocop, l'agent Murphy devenu un justicier mécanique lutte contre les directives de ses concepteurs. Dès Terminator 2 que réalise Cameron en 1991, le terminator se métamorphose en héro positif et protecteur. Les cyborg de Terminator et de Robocop sont certes diamétralement opposés , l'un est un assassin implacable l'autre un représentant de la loi, le premier est un squelette mécanique enveloppé de chair, le second un homme recouvert d'acier. L'un est le reflet négatif de l'autre et ce jusque dans l'évolution de leur personnage. Ainsi, alors que le terminator de Cameron hôte peu à peu son manteau de chair dans un lent strip tease sanglant , le Robocop de Verhoven devenu créature métallique tente de faire resurgir en lui son humanité.
Mais les deux films creuseront un sillon commun dans lequel s'engouffreront producteurs et cinéastes. Terminator et Robocop engendrerons des suites et une série TV respective. Les deux personnages se rencontrerons même dans un comics: Robocop vs Terminator .


Les rejetons pelliculés de Robocop et Terminator se limiteront le plus souvent à exploiter l'imagerie du cyborg .Exception faites des Cyborgs Italien …
« Vendetta dal futuro » exploité en France en 1986 sous le nom fantaisiste d' « Atomic Cyborg » et au canada sous le nom de « l'enfonceur » mets scène un cyborg tueur en fuite. Un magnifique exemple d'exploitation de la thématique par le cinéma italien. Sergio Martino y copie Terminator par séquences entières. Deux ans plus tard, Bruno Mattei commettra « ROBOWAR » qui s'inspire lui de l'univers graphique de Predator tout en mettant en scène un cyborg au look improbable.

Charles Band, producteur zelé ne manquera pas de caviarder ses productions d'hommes machines en tout genre. Dans « Eliminators » dont il confie la réalisation à Peter Manoogian, le personnage « Mandroid » est un gentil terminator à roulette. La même année, toujours pour le compte de Charles Band, Tim Kincaid réalise l'ultra fauché « Mutant hunt ».Il est ici question d'une armée de cyborgs contaminés par une molécule extra terrestre nommée Euphoron.Quel programme !

Les années 90 offriront aux spéculateurs des kilomètres de bobines et de bande VHS mettant en scène des hommes machines. En 1989, ROTOR (comprenez Robotic Officer Tactical Operation Research) mets en scène un sorte d' anti robocop. Nous n'en retiendrons que sa magnifique affiche. La même année, le « Cyborg » d'Albert Puyn sort sur les écrans français. Jean Claude Van damme y accompagne une femme cyborg dans un univers plus fauché que post apocalyptique . Le film connaitra tout de même deux suites. Cyborg 2 sera exploité en France en vidéo sous le titre « Glass Shadow » et présente une jeune actrice portant le nom d'Angelina Joli , alors strictement inconnue. Par la suite, Pyun exploitera le filon avec la série des Nemesis (1992 et 1996) et Knight (1992), Van Damme retouvera lui la thématique avec le très moyen Universal Soldier que réalise Roland Emmerich en 1992 . Le film connaitra lui aussi plusieurs calamiteuse séquelles tournées à la va vite pour alimenter le pipeline de la vidéo.

L'inexpressif Joe Lara incarne un cyborg qui s'ignore dans le sympathique American cyborg réalisé Boaz Davidson en 1993.Le film emprunte autant au Cyborg de Pyun qu'à « 2019 after the fall of new york » qu' à Blade Runner de Ridley Scott.

Phillip J. Roth qui vient juste donner vie aux robot tueurs de « APEX » en 1994 , réalise l'année suivante « Digital Man », un low budget qui ne révolutionnera pas le genre mais se laisse regarder avec plaisir. En 1996 Mario Van Peebles incarnera lui aussi un cyborg peu convaincant dans « Solo » que nous connaissons ici sous le titre « Le Guerrier d'acier ».La série des Shadowchasers, Cyborg Cop produit par NU IMAGE et autre cyber trakers entraineront la thématique de l'homme machine dans les profondeurs du direct to vidéo et de l'indigestion cinématographique.

En 2009, voulant devancer le succès du 4e opus de terminator, « The Asylum » tourneront le ridicule  « The terminators » dans lequel soutenu par des effets visuels les plus rudimentaires, un seul unique acteur interprète une armée de Cyborg ayant pris le contrôle de la terre.