The Final : Critique et test DVD


Amis Geeks, camarades Nerds, indignez-vous ! Si comme la bande d'ados de «The final» vous êtes devenu la tête de turc de votre coin du monde, Joey Stewart a pour vous une solution... radicale! Au lieu de perdre vos plus belles années à broyer du noir ou à tirer dans le tas, pourquoi ne pas vous offrir une petite soirée punitive entre amis ? Présenté dans les sélections 2010 de Stiges, de l'After Dark Horrorfest et attendu de pied ferme par ce tout ce que notre pays compte de cinéphiles déviants, The Final vient s’empaler sur nos platines DVD et Bluray le 5 mars grâce à Elephant films. Ecranbis.com qui ne crache jamais sur une bonne séance d'humiliation en groupe (Alors tu viens plus aux soirées ?) tombe le masque...


Synopsis :

Dans un petit lycée du Texas, un groupe d'adolescents constamment persécutés et humiliés par leurs camarades, organisent un bal de fin d'année pas comme les autres. Triés sur le volet, les élèves les plus populaires sont conviés à une party qui s'annonce la plus mortelle de l'année. Drogués puis enchaînés, ils y apprendront une leçon qu'ils retiendront jusqu'à leur mort...



Critique :

Après un premier rendez vous manqué en novembre dernier (la sortie française a finalement été repoussée de quelques mois) The Final s'offre enfin à nos délicates mirettes. Il faut dire qu'avec son pitch malin, la bobine de Joey Stewart a ouvert chez tout bon geek qui se respecte la boite à fantasmes. Dans les années 90, l'Amérique tombe de haut. Après avoir célébré en boucle sa jeunesse dorée, de l'American Graffiti de Lucas à la série des American Pie, le «teen angst», comprenez le mal être adolescent, quitte les rails du Breakfast Club et de la sexy comédie. Fusillades scolaires, expéditions punitives, suicides, le lycéen américain pète les plombs et l'ado victime idéal du cinéma horrifique des années 80 devient à son tour une imprévisible menace. Le Genre (avec un G majuscule) accusé précipitamment (avec les jeux vidéos) d'être la cause de tous les maux, va assurer une fois de plus son rôle catharsique. Depuis la fin des 90's, Les teens vicieux, tarés et vengeurs se bousculent sur les écrans (Cursus Fatal, La série des Scream...).



The Final s'inscrit «de facto» dans cette lignée cinématographique, surfant parallèlement la nouvelle vague du film de torture. Sa bande de nerds ne se contentera pas d'un simple tir au pigeon dans les couloirs du lycée, mais écrira au fil des mois et des humiliations subies la partition d'un véritable opéra barbare et sadique. Plutôt bien inspiré, Stewart parvient à faire slalomer son récit entre les portes de la compassion. Le résultat est troublant. On a beau trouver les tortionnaires sacrement perchés, les victimes du jour n'inspirent guère de pitié. Pimbêches superficielles et connes, sportifs «cerveau dans le short» , l’échantillonnage de la faune étudiante de «The Final» donne sévèrement la nausée et des envie de meurtres...



Cet affrontement social aurait pu basculer dans le grand guignol et se vautrer dans un étalage d'effets gores. Il n'en sera rien, la bobine de Joey Stewart se montre graphiquement plutôt sage, préférant emprunter des voies plus inattendues et plus sombres. La séquence d'acupuncture pratiquée par la douce et timide Emily sur un de ces camarades, par exemple, s'habille d'une étrange poésie visuelle. Plus étonnante encore est l'argumentation morale du film et sa forte dimension religieuse. Si l'objectif des nos teens tortionnaires est à première vue de rendre œil pour œil, dent pour dent, leur cruelle mise en scène va glisser progressivement vers «l'atelier pédagogique pervers».

Nourris par le cinéma horrifique, promis à la mort (Notre "torture geek team" a soigneusement planifié son suicide collectif), les rois et la reine de cet étrange bal de la promo prendront soin de ne point ôter la vie de leurs convives. Objectif : Une prise de conscience par douleur... «Approved by God» qui trouvera son point culminant dans un échange de répliques particulièrement cinglantes... Vous irez en enfer pour ça s'exclame une victime ... L'enfer j'y suis déjà lui répond son bourreau.




Cinématographiquement parlant, Stewart sort de ces 93 minutes la tête haute. L'utilisation plutôt maîtrisée du format cinémascope et une photographie étonnamment chiadée pour un B-movie de cette trempe, y sont certainement pour beaucoup. Pas de fulgurances en vue mais le message qui ruisselle entre les plans prend le dessus sur la forme. «The final» qui sonne la révolte sur la planète geek est-il une invitation au passage à l'acte ? Une perturbante interrogation que le réalisateur balaiera d'un revers de main. Chaque personnage laissant dans cette sanglante tranche de vie lycéenne, des plumes ou la vie. A défaut d'être fou et furieux, «The Final» est assurément l'une des petites sensations de ce premier trimestre. Une série B bien envoyée comme on aimerait en voir plus souvent. Ecranbis.com donne 14/20.




Test technique :

La galette estampillée Elephant Films que nous avons eu dans les mains, permet de découvrir «The final» dans son format 2.35 d'origine avec une qualité d'image à peu près correcte et accompagnée de trois mixages audio (5.1 français et anglais, Stéréo français). Pas de surprise, Ecranbis.com conseille aux non anglophobes de se tourner vers la version originale (c'est toujours mieux !) surtout que l'éditeur met un point d'honneur à embarquer dans ses éditions des sous-titres français. Rayon suppléments, une scène coupée, un galerie de photos, une flopée de bande annonce et un making of de 22 minutes (VOST) qui permet partager la bonne humeur qui semble-t-il a traversé le tournage du film.