Après avoir soulevé une petite polémique chez les fantasticovores lors de sa sortie en salle (la bande annonce embarquant des scènes croustillantes mais cruellement absentes du montage cinéma), Paranormal Activity troisième du nom viendra hanter nos platines DVD et Bluray le 7 Mars prochain. 81 minutes de terreur pure ou nouvelle arnaque marketing made in Hollywood? Ecranbis.com qui ne manque jamais une occasion de se secouer le trouillomètre, a sorti son plus beau pyjama et sa télécommande de compétition... Verdict !
Synopsis :
1988. Denny, passionné de vidéo vit en réalisant des films de mariage. Il emménage dans une grande maison avec July et ses petites filles, Kristi et Katie. Rapidement des phénomènes inexplicables se produisent et la plus jeune des sœurs prétend entretenir une étrange relation avec un personnage imaginaire nommé Tobby. Curieux, Denny décide d'installer ses caméras dans la maison et de filmer l'étonnante activité nocturne de sa petite famille. Le jeu va rapidement tourner au cauchemar et les secrets révélés par ces enregistrements seront terrifiants.
Critique :
Archétype de la péloche roublarde et du buzz movie, «Paranormal Activity» d'Oren Peli a réussi l'un des plus étonnants tours de passe passe cinématographiques de ces dernières années. Un peu plus de 10 000 dollars et un culot monstre auront suffi à lancer une curieuse franchise plongeant ses tentacules dans les bois du Blair Witch project, tout en tournant le dos au déchaînement numérique de Cloverfield. Pour cause de record du meilleur démarrage aux box office US et de retour sur investissements à la limite de l'indescence (Le film rapportera 200 millions de dollars à l'international), il ne fallut en effet pas attendre très longtemps pour que ses producteurs ne mettent en chantier un première suite puis une seconde sobrement baptisée Paranormal Activity 3. Un troisième opus solidement accroché au rail du ghost movie sous vidéo surveillance, une promesse, celle de découvrir l'origine du mal...
Bien que fauché comme les blé et complètement arc-bouté sur son concept, Paranormal activity, premier du nom avait renouvelé l'exploit de Myrick et Sanchez (The Blair With Project ») : Une Partie de cache vidéastique jouant ouvertement la carte d'une terreur sourde et viscérale. Des phénomènes paranormaux annoncés, nous n'avons, confessons-le, pas vu grand chose, un lustre qui se balance, au mieux une porte qui claque. Mais à défaut d'imprimer l'écran et la rétine, l'immatériel menace de Paranormal Activity se faufilait sournoisement dans les esprits, jusqu'à réveiller nos peurs les plus irrationnelles et voire les plus infantiles. Aussi réussie soit l'expérience, est-elle pour autant reproductible ? Pouvait-on nous faire avaler deux fois la même couleuvre ?
Une partie de la réponse nous est venue à la fin 2010, lorsque Paranormal Activity 2 caressa les écrans français. Mêmes ficelles, effets de surprise en moins, la suite prequel a peiné à convaincre le fantasticovore éduqué. Il s'agit peut être paradoxalement d'une chance pour Henry Joost et Ariel Schulman, puisque nous venons à leur effort sans en attendre grand chose. Premier constat, Paranormal Activity 3 assume parfaitement son rôle de prequel en nous projetant dans les sacro saintes années 80 et en menottant son récit à l'enfance de Kate (le personnage principal du premier opus). Au programme, un opéra vidéastique en deux actes. Les 50 premières minutes du film de Joost et Schulman donnent en effet dans la révérence conceptuelle. Enregistrements nocturnes, chambres vidéo surveillées, personnages arrachés au sommeil par des bruits suspects... Le cahier des charges de ce que nous devons désormais appeler la franchise «Paranormal Activity» se trouve respecté à la lettre. Ce qui n'empêche pas quelques trouvailles. L'utilisation d'une caméra balayant alternativement les deux pièces du salon par exemple. Cette idée à priori simple et inoffensive se trouve parfaitement exploitée par les deux réalisateurs. En résulte un jeu de cadre/hors cadre particulièrement éprouvant et réussi (la scène de la babysitter en est un brillant exemple).
Cette volonté de renouvellement et de sang frais ne se limite pas à un aspect strictement formel. Le personnage imaginaire, les peurs enfantines et l'enfant démoniaque, thématiques récurées et récurrentes du cinéma fantastique font ici leur apparition. Côté adultes, l’obsession très actuelle de l'image, de la vidéo et de l'auto mise en scène semble donner vie (pour mieux la reprendre bien sûr) au personnage de Denny... Alors que la petite famille fuit la maison, Paranormal Activity 3 sortant des rails posés par deux premiers volets, s'offre un second souffle. La caméra devenue subjective accompagne Denny, July et les deux gamines dans un voyage ultime aux origines du mal... Impossible de vous en dire plus sans prendre le risque vous gâcher sévèrement la surprise... Nous resterons donc muets comme des tombes...
Plus construit, plus riche, plus spectaculaire et définitivement plus flippant, le film de Joost et Schulman parvient sans trop de peine à faire oublier la suite frelatée de Tod Williams ainsi qu'un curieux anachronisme : Les bandes VHS de la fin des années 80 ont ici un méchant arrière goût de numérique.... Restent 81 minutes qui passent à la vitesse de la lumière et de quoi passer une très mauvaise nuit. Ecranbis.com donne 15/20.
Test Technique :
Paramount Pictures offre à Paranomal Activity 3 une édition relativement simple avec une image légèrement recadrée (1.77) . Difficile bien entendu de parler de qualité technique puisque le concept du film ( censé être tourné en VHS) ne s'y prête pas vraiment. On notera la présence de deux mixages audio Dolby Digital 5.1 relativement efficaces et des sous titres. Rayon bonus il faudra de se contenter de très courts suppléments... prolongeant l'univers du film (il s'agit en fait de bandes retrouvées) et de deux bandes annonces éditeurs ( Cow Boy Vs Envahisseurs et The Devil Inside) qui se lancent à l'insertion de la galette. Notons l'existence d'un montage long qui sortira en Combo DVD+ Blu-ray le même jour.
