War Land : Critique et Test Bluray


Décidément le cinéma des pays de l'Est, hier dramatiquement absent de nos écrans, est à l'honneur. Après « Zift » petit bijou noir en provenance de Bulgarie édité chez Emylia ou encore « The Interceptor » blockbuster russe calibré pour le marché international, voici arriver « WAR LAND » . Titre derrière lequel il faut reconnaître « Zivi i mrtvi » du Croate Kristijan Milic. C'est Opening (Distribution SPHE) qui s'est collé à l'édition de la chose en DVD et Bluray. Ecranbis.com a eu la galette bleutée en plein dans la platine quelques jours avant sa sortie nationale (le 21 septembre, prenez note) et vide son chargeur à review …

Synopsis :

Deux histoires parallèles qui se déroulent dans une situation de guerre, dans la même ville, mais séparées d’un demi-siècle. La première histoire se déroule en 1993, lors de la guerre en Bosnie-Herzégovine, tandis que l’autre se passe en 1943, en pleine seconde guerre mondiale. Pendant le film, les deux histoires se complètent l’une et l’autre et, suivant une série d’événements surprenants, s’entrelacent enfin dans un cimetière mystérieux et intemporel. Juste avant l’aube, deux forces puissantes se relâchent dans ce cimetière, qui aurait été hanté : le Feu, omniprésent dans les deux histoires et la Mort, la force des morts en temps de guerre…




Critique :

En adaptant la nouvelle « The Living and the dead » de Jospi Mlakic, Kristian Milic a eu du nez. Son premier effort a fait son petit effet au point de rafler plus de quinze récompenses internationales. Prix du public, meilleur réalisateur, meilleur film, meilleur premier film, meilleurs acteurs. Tout y est passé. Un succès qui va lui ouvrir quelques portes, en particulier celle de l'exportation. Sans surprise, Warland (Zivi i mrtvi ) arrive en France directement sur le marché de la vidéo mais dans d'excellentes conditions ! La péloche est en effet tombée entre les mains d'Opening, qui s'est fendu pour l'occasion d'une édition Bluray et d'une édition DVD. De quoi rassasier un bataillon de cinévores curieux.




Toute l'originalité de Warland tient dans l'exposition de deux récits parallèles. Nous y suivons d'une part un petit commando de l'armée croate durant la guerre civile qui a fait voler la Yougoslavie en éclats dans les années 90, mais aussi le destin d'un bataillon de cette même armée, en pleine seconde guerre mondiale. Kristian Milic catapulte donc son récit d'un guerre à l'autre. Un même lieu, un même contexte, mais deux époques différentes. Le message semble clair : L'absurdité, l'horreur et la folie des hommes sont les constantes du conflit armé. Pour matérialiser cinématographiquement ces bonds de 50 ans dans le temps, Milic dégaine les filtres. Les passages se déroulant en 1943 bénéficient d'une légère teinte sépia, tranchant radicalement avec la photographie crue des passages se déroulant en 1993.




Bien entendu on pense un peu à Abattoir 5 de George Roy Hill, classique méconnu de la science fiction qui s'amusait à projeter son personnage « Unstuck in time » d'un bout à l'autre de son existence. Bien que le concept de Warland s'avère moins ambitieux ( puisque ici le récit n'est pas sans dessus dessous mais simplement coupé en deux ), Milic parvint parfaitement à développer une double narration qui échappe au temps tout en restant cohérente. Les destins de ces soldats vont toutefois se croiser au détour d'un mystérieux cimeterre pour un dernier quart d'heure fonçant tête baissée dans le fantastique. Une conclusion nocturne façon entre les tombes, où la bande son se fait plus synthétique et l'interprétation du récit plus libre. Le spectre de Lucio Fulci planerait-il au dessus de la Croatie?




Le chose bénéficiant d'une photographie d'école et d'un véritable sens du montage, on est bien tenté d'y coller l'étiquette « Bonne pioche ». Culturellement éloigné des recettes hollywoodiennes, War Land nous permet de prendre le pouls du cinéma croate et devrait séduire les amateurs d'exotisme cinématographique.


Test technique :

Le bluray Opening que nous avons testé délivre une image de toute beauté à la définition acérée au format d'origine : 1.85 (1080p) accompagnée de pistes audio 5.1 françaises et croates ( sous titres français disponibles). Rayon suppléments, il faudra se contenter d'une bande annonce. Une édition un peu maigre au niveau bonus mais techniquement haut de gamme.