Fantômes et Cie : Critique et test DVD



Qu'on se le dise le monde des vivants n'est pas le seul à faire les frais de l'économie de marché et d'une marche forcée vers la mondialisation. Preuve en est, dans "Fantômes et Cie" de Yann Samuel, l'au delà se voit à son tour touché par la crise du logement. Sachez que cette comédie fantastique britannique très familiale viendra hanter nos platines en DVD et Bluray le 7 août prochain grâce aux efforts de CTV International et qu'Ecranbis.com a pu jeter un oeil à la chose...avec un peu d'avance.

Synopsis : 
Le jeune Humphrey a un gros problème. Lui et sa famille, les Craggyfords, ont été chassés de leur demeure et se retrouvent sans aucun endroit à hanter. Alors qu’ls sont à la recherche d’un autre lieu, ils découvrent qu’ils ne sont pas les seuls dans ce cas. Des fantômes du monde entier ont été expulsés eux aussi car leurs châteaux sont devenus des centres commerciaux…


Chronique : 

Après une sortie technique au mois d'avril (visiblement une seule salle pour tout l'hexagone !), «The Great Ghost Rescue» retitré «Fantômes et Cie» pour son exploitation française, vient hanter les linéaires des vidéos stores au cœur de l'été. Point de départ : un best seller signé Eva Ibboston dont la productrice Miriam Segal détient les droits depuis quelques années. C'est finalement le réalisateur et scénariste français Yann Samuell (à qui nous devons déjà Jeux d'enfants ainsi que l'un des remake de La guerre des boutons sorti l'an passé) qui recevra la difficile mission d'un portage à l'écran. Et faut il le confesser, la chose s'ouvre de façon bien peu usuelle. C'est à dire par le décès de son personnage principal, un petit orphelin nommé Humphrey. A peine l'arme et l'âme passées à gauche, il découvre que depuis l'aube de l'humanité, les victimes de morts violentes, à défaut de vol plané réconfortant dans des tunnels de lumières, reçoivent un aller simple pour la terre et une bien peu enviable carte de séjour. Réduits à l'état fantômes, cette hétéroclite populace est condamnée à jouer les passe murailles et autres spectres hurleurs… Pour l'éternité, il va sans dire.



Signe de temps, le petit Humphrey ne tardera pas à goûter aux joies de la famille recomposée. Il est en effet recueilli par une curieuse bande d'esprits frappeurs: les Craggyfords. Winifred, adolescente accusée de sorcellerie et jetée par ses voisins dans un lac en 1400, George, homme canon dont il ne reste qu'un crane encore en flamme, Hamish, un guerrier écossais sans jambes et Mabel, décapitée en 1546. Une petite centaine d'années plus tard, le manoir qu'ils hantaient étant devenu la cible de l'explosion des programmes immobiliers et de l'urbanisation à tout va ... les Craggyfords prennent la route de Londres bien décidés à se faire une place dans le monde des vivants. Ils embarquent même dans leur quête les âmes perdues retrouvées en chemin : Momie, surfeur dévoré par un requin, pompier fumant et armée de légionnaires romains. Même chez les défunts, il faut de tout pour faire un monde.


Alléchant ! Malheureusement la charge délirante, délicieusement absurde promise par cette histoire de fantômes anglais peine un peu à faire mouche. L'effort de Yann Samuell, victime d'un montage au hachoir et d'une facture, concédons-le, assez télévisuelle, ne trouvera pas plus son souffle que l'intérêt du cinévore adulte. La faute à un propos arc bouté sur la comédie fantastique familiale, laissant l'humour noir et l'ironie en périphérie. L'ubuesque et la drôlerie de ses situation relégués en second plan (La très bonne idée du Woo, penchant fantomatique de la Force de Star Wars est complètement éludée), au rang de gags purement décoratifs «Fantôme & Cie» laissera sans doute le fantasticovore sur le bord de la route. Reste que la loufoquerie très maîtrisée de l'ensemble trouvera  à coup sûr chez les plus jeunes spectateurs, un public à conquérir.


Bref si vous avez des bambins à la maison, tentez l'aventure en vous consolant  avec l'apparition éclair de Anthony Head (Ruppert Giles, le bibliothécaire de la série «Buffy contre les vampires») et l'improbable sosie britannique de Cecile Duflot (Georgia Groom). Mais  à moins que que vos 12 ans ne soient encore révolus, nous vous conseillons de retourner illico presto fréquenter les spectres farceurs de «Fantômes contre fantôme», les ectoplasmes de  «GhostBusters» ou mieux  la face miteuse de «Beetlejuice». Ecranbis.com concède un 2/5.

Test technique :

CTV International offre à «Fantômes & co» une édition à l'image plus que satisfaisante dans son format cinéma, accompagnée de mixages français et anglais sous titrés Dolby Digital 5.1 et DTS. Un interview de Yann Samuell d'une quinzaine de minutes se loge dans la section bonus. Un disque honnête.