Abraham Lincoln, Vampire Hunter: Critique et test Bluray

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L'Abraham Lincoln, chasseur de vampire de Bekmambetov, sorti sur les écrans français au cœur de l'été, retrouve son titre anglais original pour sa sortie vidéo. Abraham Lincoln, Vampire Hunter est attendu au début de l'année prochaine (Le 2 janvier pour être exact) en DVD, Bluray et combo DVD + Bluray 3D. Une fois n'est pas coutume, la chose devrait être disponible en VOD et en HD (Soyons fous) dès le 19 décembre. Ecranbis.com paye sa leçon d'histoire.

Synopsis : 

Lorsqu’Abraham Lincoln découvre que des vampires assoiffés de sang se préparent à envahir le pays, il jure de les éliminer les uns après les autres, à coups de hache. C’est alors que se révèle un chasseur hors pair, menant une guerre secrète sans précédent, avant même de devenir l’illustre figure de la guerre de Sécession

Chronique: 

Après s'être dégourdi la caméra avec «The Arena», Gladiator féministe et fauché produit par Roger Corman dans les pays de l'Est, Timur Bekmambetov va percuter de plein fouet la planète fantastique. Nous sommes au milieu des années 2000 et  bien qu' honteusement saucissonné pour sa sortie internationale (et par conséquent européenne), son Nightwatch sonne le réveil du cinéma populaire russe et lui ouvre les portes de l'entertainment mondialisé. Une cérémonie des oscars et une suite inspirée plus tard (Daywatch), le cinéaste semble entamer une prometteuse carrière sous la bannière étoilée. Il dirige Angelina Jolie dans le réussi «Wanted» et co-produit avec Tim Burton l'excellent film d'animation «Numéro 9». L'histoire d'amour entre Bekmambetov et ce que le monde compte de cinévores transis va toutefois tourner court. Notre homme a la mauvaise idée de se lancer, en qualité de producteur, dans une série de métrages peu concluants. Le très dispensable «Éclair noir» pour commencer, puis l'aussi conceptuel que vide «Apollo 18» (1h 30 pour voir une pierre bouger, c'est en effet un peu long). Il clôture sur une invasion d'extraterrestres anémiques et surtout invisibles... en 3D.: The Darkest Hour. Bobine qui réussira l'exploit de faire parler l'ensemble de la presse spécialisé d'une voix.

Abraham Lincoln vampire hunter


 Alors évidemment , si notre «Abraham Lincoln, Vampire hunter» marque le retour de Timur aux affaires sérieuses, comprenez à la réalisation, il réveille aussi dans le petit cœur du cinéphile déviant, la crainte (éminemment justifiée) d'un nouveau naufrage filmique. L'autre versant de l'édifice, c'est bien entendu le best seller de «Seth Grahame-Smith» et sa dimension fantastico-révisionniste. Abraham Lincoln, chasseur de vampire... En voilà une idée qu'elle est bonne s'exclame l'amateur de curiosité sans pour autant se risquer à une quelconque transposition du modèle à notre roman national. Et oui, Charles de Gaulle contre les Zombies, ça sonne effectivement moins bien (quoique?). Sur les collines d'Hollywood, les éclairs de génie finissant régulièrement encastrés dans les glissières de highway et la meilleure des trouvailles ne donnant pas toujours (loin s'en faut) le meilleur film, on a longtemps et prudemment contenu notre excitation... Jusqu'à ce que l'effort de Bekmambetov ne vienne caresser les toiles françaises, nous arrachant à nos rêves de plages et de sable fin. Le mois d'Août étant plus propice à la farniente qu'aux leçons d'histoire alternative, aussi reliefisées soit-elles, seul un petit demi million de français se laissa tenter.

Abraham Lincoln vampire hunter


 Durs les gaulois ? Un peu serait-on tenter de répondre en re-découvrant ce vampiresque biopic sur petit (façon de parler) écran, débarrassé de ses arguments 3D. Les touffues et frénétiques séquences d'action d' «Abraham Lincoln» y gagnent même la lisibilité qui leur faisait défaut en salle.  Que l'on se rassure, le cinéma de Bekmambetov reste le cinéma Bekmambetov.... Entre deux coup de génie, l'ancien publicitaire cède à ses troubles obsessionnels filmiques et compulsifs : Shaky Cam, cadrage flottant, zooms épileptique, accélérations, ralentis, montage délirant et déchainement numérique. C'est parfois d'une beauté renversante, parfois d'une laideur inconcevable. Mais si il y a bien quelque chose qu'on ne pourra enlever à Timur, c'est bien l'énergie qu'il déploie dans sa quête du spectaculaire. Et sur ce point au moins son «Abraham Lincoln » tient le cap. Believe me when i say to you, Russians make pop corn movie too...


Abraham Lincoln vampire hunter

Reste le concept même de l'effort. Ce versant historico–libertaire qui laissait entrevoir, ou du moins espérer, une œuvre intrinsèquement transgressive. A l'arrivée, rien de tout ça, le film Bekmambetov reste sérieux comme un pape, si solidement accroché au rail du «super heroe movie» qu'il en flirte avec le pompeux. C'est dommage car l'irruption des suceurs de sang en pleine guerre de sécession est plutôt bien amenée par le scénario de Seth Grahame-Smith, mais l'exposition cinématographique qui nous en est faite est si frontale, si premier degré que son potentiel s'en trouve profondément gâché. Il manque donc à cet Abraham Lincoln, une dimension, une trappe cachée, un sous discours ....

Reste donc un divertissement pur, un réalisateur prosterné devant l'autel d'un cinéma moderne et technologique. Un film profondément ancré dans son époque, qui paradoxalement ne fera pas date. Tous les symptômes d'un blockbuster U.S. me direz-vous… Sauf que celui-ci réussit vraiment à nous en mettre plein les yeux 100 minutes durant. Déjà ça de pris ! Amateurs d'attraction cinématographique et de montagnes russes, prenez donc place… Le manège pelliculé de Timur et son écrin Haute définition méritent leur 6/10. On ne saurait que trop conseiller aux autres d'attendre un potentiel «George Bush Fight le mal» ou un «Bill Clinton et le cigare volant»

Abraham Lincoln vampire hunter

Test technique :

Aucune surprise du côté du bluray édité par la Fox qui présente le film dans son format d'origine (2.40) et de la HD plutôt haut de gamme. C'est beau même si globalement la photographique de Berkmanbetov, excessivement stylisée, laisse le spectateur sur une gênante impression de "Fake". Pour les amateurs de son, c'est noël, le disque embarque des mixages 5.1 anglais et français particulièrement efficaces. Petit bémol pour le doublage dans la langue de Molière. Dans la wagon bonus, un prequel en CGI , un making of. Bref un disque qui va bien.





Auteur : Claude G.