Medusa Fanzine N°26, chronique


A chaque nouveau numéro de Medusa Fanzine et Vidéotopsie introduit avec doigté dans ma boite aux lettres,  je retrouve l'embarras comme on retrouve un vieil ami. D'abord, il n'est pas forcement évident d'être intéressant en parlant de cinéma, et être intéressant en parlant de ce ceux qui parlent de cinéma l'est à priori encore moins. Puis, quitte à passer pour le rustre que je suis certainement, je dois concéder n'avoir que très peu de goût pour les échanges fiévreux de compliments... Dont je ne doute pas que certains soient sincères mais dont je doute plutôt que tous le soient. Et ayant glissé un peu de ma petite plume sous le capot de ces mêmes publications, je ne voudrais pas tomber dans le travers des séances d'autosatisfaction collectives, cette expression gênante de l’entre-soi, cette forme de partouze de la politesse, de Human Centiped de l'éloge, ou chaque courbette est consentie à la condition que la réciprocité s'opère de façon immédiate...


Pardonne-moi donc Didier, de te ne pas t'enduire de ma salive en guise d'introduction. Tu ne perds à vrai dire pas grand chose, je ne sais pas bien le faire... D'ailleurs toi non plus ! ( Oui ! Tu ne m'as pas écrit 3 fois que mes « review » déchiraient leur race, je suis mega vexé ! ). Mais t’inquiète, entre ours, on se comprend ! Ne pouvant passer le Rubicon de la célébration, laisse moi deux minutes, je fais le tour.

Du haut de nos insolentes quarantaines (Oui je sais, certains d'entre vous ont certainement plus d'ailleurs, et sachez que je compatis sincèrement), la vue sur notre dévorante passion offre souvent le plus surprenant des spectacles. Si les films étaient des villes, la lecture serait sans doute la route qui les relie. (C'est beau hein ? ) Et nous voilà, pardonnez- moi, dans un sacré virage. Les titres de presse qui ont bercé nos enfances, adolescences, ces magazines qu'on a compulsé avec 40° de fièvre, sous les couvertures et un thermomètre dans l'oreille (Ah tu appelles ça l'oreille ? tu m'étonnes que tu entendes mal) ou sur le quai d'une gare en attendant un train qui ne viendra pas sont aujourd'hui amenés à tourner la page, je veux dire par là, proposer autre chose, trouver d'autres formules.




Tandis que tout à fait parallèlement, l'internet a autorisé une explosion de petits médias de niche, sans levier particulier de développement, maintenus dans un amateurisme et un bénévolat joyeux, tenant à la force des bras et du poignet (dédicace à Stéphane E. d'Horreur.com dont j'ai cru comprendre que le poignet avait beaucoup souffert, courage vieux, on pense à toi et il te reste la main gauche ! ) jusqu'au moment précis où ils ne te tiennent justement plus. Et c'est là, à ce moment, que le fanzine,  l'épreuve commune des magazines spécialisés  et des sites internet, blogs et autres webzines, opère une forme de retour gagnant. Un résurrection , une ré-élection une ré-érection... Que vous courriez la douceur des saints lieux, la froideur soviétique des "Douma" républicaines ou la chaleur tropicale des soirées au Carlton.



Évidemment, je trouve ça intriguant. D'autant plus intriguant qu'en qualité de gratte pixel et de chantre du numérique, je serais censé poser sur ces publications à l'ancienne le condescendant regard de l'être moderne hystérique, accueillant toute évolution comme un progrès, qualifiant celui qui la refuse de has been, vieux con, réac et en bout de course : de nazi ! (ne me remerciez pas, vraiment, c'est sincère...). Hors, je me découvre depuis le début de mon aventure numérique quelques indiscutables accointances avec le milieu (et les bords) du fanzinat papier. Que je m'explique par un amour des vieilles choses et des bonnes femmes (N'inversez pas merci) , une nostalgie atrocement banale , certes... Mais aussi en partageant avec les géniteurs de ces mêmes fanzines ce que David Didelot appelle dans l'interview précisément offeret dans ce numéro 26, des «codes».

Indiscutablement, avec ce 26e numéro, Medusa passe la seconde, Un beau papier, du tout couleur, épais comme trois «Ecran fantastique» (ce qui donne quatre Mad movies)... Un tome détaché des tourments de l'actualité. Imprimé pour rester. C'est encore ( pour quelques jours) commandable auprès de Didier Lefevre en cliquant sur ce lien téléporteur : http://lapetiteboutiquedemedusa.tictail.com/product/precommande-medusa-fanzine-n26
Pour le reste vous avez des yeux, vous n'avez qu'à le lire.