The Taint : Critique et test Bluray



Mainte fois annoncé, mainte fois repoussé, le très attendu atterrissage vidéo français de «The Taint» serait désormais imminent. Cette fois ci, pas de mauvaises nouvelles en vue, grâce à quelques complicités chez Elephants Films, nous avons pu mettre la main sur une galette avant qu'elle ne tombe en flamme sur les linéaires de vos officines favorites. The Taint sera disponible en Bluray le 3 mars prochain et on en parle maintenant sur Ecranbis.com 

Attention , ce blondinet est en pétard !

Précédé par la plus fumante des réputations, l'effort azimuté du tandem Drew Bolduc et Dan Nelson aura mis plus de quatre longues années avant d'accoster sur les côtes françaises. Le temps pour cette petite bande de s'offrir aux griffes de la sacro-sainte Troma avec laquelle Bolduc et Nelson ont pactisé un accord de distribution. Vu de loin comme vu de près, pas d'erreur de filiation possible. Si «The Taint» n'a bénéficié des largesses (façon de parler) de la firme de Lloyd Kaufman durant de sa production, l'effort en revendique une part d'ADN, brin soigneusement mixé à d'autres glorieuse influences. Dans diverses entrevues publiées par nos confrères d'outre Atlantique, le brave Drew pointe d'un doigt expert John Waters, Peter Jackson, Evil Dead 2, tandis que son compère invoque plus volontiers Re-animator, American Werewolf in London et Ghostbuster. Un sacré bric à brac citationnel et révérenciel qui embrasse à l'écran la plus hilare, disjonctée et inventive des expressions. 

Sympa le Cockzantium mais ça arrache un peu la gueule !

"Face à un tel gloubi-boulga (plutôt Bloody Boulga) filmique, le spectateur n'a au fond que deux choix. Feindre l'évanouissement ou accepter de glisser tel Alice au pays des merveilles en suivant un lapin blondinet à lunette dans son odyssée cradingue."

Il n'est ni interdit, ni très audacieux de classer «The Taint» dans ce que nous avons souvent taxé dans ces modestes colonnes numériques de courant «Ultra Bis». Appellation désignant les descendants direct des premières séries B tournées en vidéo pour la vidéo à la fin des années 80 (Video Violence et consort). Ces bobinettes ayant traversé les champs du possible grâce à la démocratisation de la VHS , du HI-8 puis de l'outil numérique, assurent-elles en bout de course une réponse inattendue et occidentale au V-cinéma nippon ? A la vision de «Blood Car» , «Zombie Lover», «Father's day» ou de notre pépite du jour, la réponse oscille entre oui indiscutablement et indiscutablement oui. Déshabillé de toute retenue, trempant le biscuit de la comédie horrifique guignolesque dans le bol du trip regressif, «The Taint» s'assure, pour commencer, d'un scénario joyeusement absurde pour ne par écrire ubuesque. Jugez sur pièce....

C'est avec les vieilles branches qu'on tire les meilleurs coups !

"Dans leur volonté de déplacer les limites du montrable, les deux américains sont allés loin...Très loin donnant parfois à leur splendide effort des airs d'œuvre si gratuite qu'elle en devient abstraite."

Après une contamination de l'eau par le cockzantium (une molécule bandante !), une étrange fièvre frappe une petite ville de l'ouest américain. Les représentants du sexe fort développent une misogynie violente et barbare les poussant à courir, le bazar à l'air, derrière toute donzelle ayant eu la mauvaise idée de quitter son appartement. Alors que la société s'effondre, un blondinet bizarroïde nommée Phil O'Ginny, accompagné de la belle Misandra vont tenter de faire face... Dans ce qu'il donne à voir, le jet de Bolduc et Nelson se montre tout aussi farfelu et transgressif... Douche de sperme, pluie de pipi, chute de caca, explosion d'entre jambes, arrachage de gueules, cranes défoncés à la pierre et avortement artisanal au cintre. Dans leur volonté de déplacer les limites du montrable, les deux américains sont allés loin...Très loin donnant parfois à leur splendide effort des air d'œuvre si gratuite qu'elle en devient abstraite.

J'étais célib, mais je sens que je vais pas tarder à me "casier"

" The Taint c'est un peu Dawn of the dead tourné à Groland. Une expérience psycho délirante nécessitant un lâché prise"

La sauvagerie rigolarde qui se dégage de cette courte vidéasterie trouve d'ailleurs écho dans une construction narrative sans dessus dessous, jouant des flashbacks et destinées croisées avec une sens évident du n'importe quoi. Face à un tel gloubi-boulga (ou plutôt Bloody Boulga) filmique, le spectateur n'a au fond que deux choix. Feindre évanouissement ou accepter de glisser tel Alice au pays des merveilles en suivant un lapin blondinet à lunettes dans son odyssée cradingue. The taint c'est un peu Dawn of the dead tourné à Groland. Une expérience psycho délirante nécessitant un lâché prise, une détente intellectuelle extrême pour être savourer à sa juste valeur. Une immanquable occasion pour le cinéphile déviant de tester sa résistance oculaire, cérébrale et de mettre un doigt ( ou le bras si ça rentre...) dans le culte. Vivement recommandé ! 

Lassé par les procès, DSK sort désormais couvert...

Un œil sur le disque:

Elephant films nous livre "The Taint" dans un belle édition Bluray (Boitier noir coiffée d'un sur-étuis carton rose fluo). Le film est présenté dans son format d'origine  dans un master Haute définition satisfaisant compte tenu de ses conditions de production. Il est accompagné d'un doublage français et d'une piste V.O. aux sous titres français amovibles. Dans la fosse aux bonus, pas de lions mais un court métrage rigolard (Biocop), une galerie photo et une flopée de bandes annonces. 19€99 dans les bonnes boutiques et au même prix ailleurs...