Zombies Of Mass destruction : Critique et test DVD / Bluray



Disponible depuis octobre dernier chez nos voisins anglais, « Zombies of Mass destruction » débarquera dans notre petite et obscure contrée au mois d'Aôut (le 17 pour être plus exact ) grâce à une édition DVD et une édition Bluray toute deux signées Opening. Le communiqué de presse accompagnant la galette promettant une invasion carabinée et un humour ravageur, Ecranbis.com s'est empressé de dévorer ce DTV tout en gardant pour vous, chers lecteurs adorés, les meilleurs morceaux... Dire que pendant ce temps , vous bronzez certainement sur les plages du sud de la France ! Il n'y a pas de justice dans ce monde, ni dans l'autre visiblement...


Synopsis :

Port Gamble, USA, est une petite ville sans histoire. Tout bascule le jour où un virus transforme une partie de la population en zombies. Certains sont persuadés qu’il s’agit d’une attaque islamiste, d’autres, d’un châtiment divin. Les Démocrates soupçonnent un complot des Républicains. Dans une panique indescriptible, les survivants s’organisent pour affronter les morts-vivants.




Critique :

La comédie « zombiesque », dernier étage de la thématique « Mort vivant » ne date pas d'hier et encore moins du « Shaun of the dead » d'Edgar Wright . On oublie souvent que dans les années 80, toute une série d’œuvrettes parfois gratinées ont saccagé avec méthode le mythe de « la mort qui marche ». Ainsi le «Return Of the Living Dead » de Dan O Bannon , d'abord présenté comme une sorte de suite de l’œuvre de Romero , va ouvrir une brèche dans laquelle tout un cinéma, populaire par définition va s'engouffrer : CHUD 2 , Flic Ou Zombie, I was a Teenage zombie, Zombie Academy,  sans oublier quelques séquelles plus ou moins douloureuses. A la même époque , avec « Thriller » , à cheval entre le clip et le court métrage, John Landis termine le travail de sape entamé dans son «Loup garou de Londres » ( dans lequel il aborde la thématique de façon lointaine et décalé ), et fait de nos revenants en décomposition des danseurs de second plans . Entré dans la culture pop, icône du cinéma d'horreur, le zombie, qu'il fasse peur ou rire, n'a jamais depuis  véritablement quitté les écrans. 28 days after et le premier opus de la série des Resident Evil vont toute de même initier une nouvelle vague...



Si à l'instar de « The Walking Dead », « Zombies of mass destruction » emprunte son titre à un comics américain, il n'entretient avec ce dernier aucun véritable rapport. Son réalisateur Kevin Hamedani, est un américain d'origine Iranienne. A la suite des attentats du 11 septembre, le jeune homme perçoit de multiples changements dans la société américaine et confessera même avoir l'impression d'avoir été transformé « from an ordinary American into the other. » Cet isolement soudain , Hamedani ressent le besoin de le raconter à travers un film . Il va finalement choisir de suivre les pas de Romero. C'est à dire utiliser la thématique zombie et l'humour comme les véhicules d' une critique sociale et politique. Hamedani écrit une première version du script en 2003. Malheureusement quelques mois plus tard sort sur les écrans américains « Shaun Of the dead ». Impressionné par le film de Wright, il mets son scénario de côté. Il le terminera finalement en 2006.

Sans surprise, les héros de notre aventures n'auront rien de cow boy propres sur eux. A ma gauche, Frida, une jeune américaine d'origine Iranienne persécutée par un voisin conservateur l'accusant de terrorisme , à ma droite, un couple Gay ( TOM et LANCE ) rentrés au bercail pour cause de coming out. Face à eux, une armée de morts vivants, de patriotes , de protestants croyants l'heure du jugement dernier arrivée et une machine à devenir « hétéro ». (Rien que ça ! ) Tout sauf politiquement correct , "Zombie of mass destruction" se permet donc une liberté de ton réjouissante, poussant le vice parfois très loin . Ainsi une petite fille sauvée par Frida va finalement se faire écraser bêtement quelques secondes plus tard. Nos héros trouverons également de bien étranges arguments pour éviter les coups de fusils : Don't Shoot I'm gay !



Premier film indépendant et désargenté, Zombies of mass destruction, comme beaucoup d'autres péloches du même calibre (Blood on the Highway, Last of the Living et j'en passe) navigue entre le Bis fauché et le Z de luxe, porté par l’énergie de son réalisateur et de son équipe. L'ombre des artisans les plus fous d'un cinéma sauvage (Raimi, Jackson) et désormais ralliés à la cause hollywoodienne, plane sur chaque plan. Oui , à défaut de faire pleuvoir les dollars sur son script, Hamedani éclabousse l'écran. Zombies of mass destruction est d'abord un film visuellement généreux, gore et outrancier qui s'offre quelques hectolitre de faux sang et des arrachage de gueules en règle. Une horreur graphique qui profite au mieux des talents de Tom Devlin (Daredevil, Xfiles, le roi Scorpion, Evil Bong 3D, Poultrygeist), responsable des effets spéciaux .

C'est aussi et peut être même surtout un film irrespectueux et drôle, épinglant  les valeurs de l’Amérique profonde, le patriotisme,  la religion,  l'homophobie. Pas dit que cela fasse rire tout  le monde chez l'oncle Sam mais  sur Ecranbis.com, où ce genre de petit plaisir coupable n'a pas de prix et où les répliques les plus improbables font toujours mouche, on applaudit des deux moignons et en bavant s'il vous plait.  C'est dire si un visionnage de la chose est Highly Recommended !




Test Technique des éditions DVD et Bluray :

Du côté du DVD, Opening s'est ici fendu d'une édition assez minimale mais qui présente le film dans son format 1.85 d'origine et dans des conditions techniques acceptables (mais quelque peu gâchées par une fluidité discutable ). Le Disque Bluray n'étant pas touché par ce petit  défaut et proposant une image à la définition fatalement accrue, Ecranbis.com vous conseille de vous tourner vers cette édition HD (pour 4 petits euros de plus...) Le tout est accompagné de deux mixages. (Français/anglais DD 5.1 pour le DVD , DTS pour le Bluray) , de sous titres français et d'un chapitrage. Notons que le doublage français est  très correct, ce qui n'est pas toujours le cas  dans le monde du Direct to Vidéo. Aucun supplément en en vue.