Jolly Roger: Critique et test DVD


A toi qui navigue sans but sur l'océan des sorties DVD, Jolly Roger (à traduire par Roger la bonne blague), massacre at Cutter's Cove débarque dans ton port le 18 octobre. Au programme, un B-Movie qui vaut son poids de cacahuète et d'algues. Mais aussi pour ne pas dire surtout un cocktail latex/paires de fesses revigorant. Ecranbis.com qui met un point d'honneur à explorer le 7ème art par ses canalisations les plus improbables, s'est jeté sur cette galette "made in Emylia".


Synopsis :

Un groupe de jeunes gens partis camper sur la plage découvre un coffre rejeté par la mer. Le trésor qu’il contient ne va pas leur apporter que richesse et prospérité car ce qu’ils ignorent encore c’est que Jolly Roger l’infâme pirate à la recherche de son or et qu’il est prêt à tout pour le récupérer. Massacres, horreur et vengeance est la devise de Jolly Roger qui ne repartira pas en enfer sans son or....



Critique :

Dans la famille «Donnez-moi une canette, un poil de couille, un silex et je vous ferai un film», je voudrais Gary Jones. Après être entré dans le petit monde des effets spéciaux par la grande porte, comprenez en travaillant auprès de Sam Raimi sur «Evil dead 2» et «Army Of Darkness», notre brave Gary prend son envol avec «Mosquito» en 1993. Un premier film mettant en scène des moustiques devenus géants suite à une rencontre du 3ème type et un certain Gunnar Hansen bien décidé faire le ménage ….à la tronçonneuse. (pour changer !). Histoire de se faire la main ou de la garder, on vous laisse choisir, notre homme enchaine quelques épisodes de séries TV d'Héroic Fantasy (Xena la guerrière , Hercules) dans les années 90. Sa route va heureusement bientôt croiser celle de la firme NU IMAGE pour laquelle il réalise coup sur coup «Spider» et «Crocodile 2», longtemps reconnus comment étant les deux seules péloches fréquentables de la maison.



En 2005, Jones assiste Ted Nicolaou sur son «Puppet Master Vs Demonic Toy» et enchaine les jobs de réalisateur de seconde équipe («Alien Apocalypse» , «Man with the Screaming Brain»). Il parvient surtout à boucler (ne me demandez pas comment) un projet plus personnel pour les petits malins de chez Asylum : «Jolly Roger». Restée jusqu'à ce jour inédite de côté de l'atlantique, cette pellicule désargentée louchant de façon assumée sur le FOG de John Carpenter (voir le petit clin d'œil musical à la 61ème minute ), met en scène un pirate en état de décomposition avancée, venu récupéré l'or que les fondateurs de la petite ville de Cutter's Cove lui ont volé quelques 300 ans plus tôt. Notre croquemitaine du jour, Roger La Forge (ça ne s'invente pas !), surnommé Jolly Roger pour son humour qui tue, se lance alors dans une grande campagne de porte à porte, faisant perdre la tête aux filles comme aux garçons.



Un scénario qui sent un peu la marée et un budget de quelques 500 000 pauvres dollars US, voilà de quoi donner des haut-le-cœur à tout réalisateur normalement constitué. Mais Gary Jones est de la race des Fred Olen Ray, des David De Coteau, de ces artisans fous capables de n'importe quoi. Bien entendu impossible de se prendre au sérieux dans de telles conditions, Jones va donc faire de son «Jolly Roger» ce qu'il avait précédemment fait de «Mosquito» ou «Spider», une bobine décomplexée , déconneuse, multipliant les révérences aux codes du genre et les clins d'œil aux aficionados. Ainsi les ébats amoureux des teens partis fricoter trop loin du feu de camp, se verront réprimandés avec sévérité par notre Jack Sparrow vengeur. Quand on vous dit qu'il ne fallait pas jouer au docteur avant le mariage... De même, chaque homicide aura droit à sa réplique cinglante pré ou post mortem, figure stylistique imposée au cinéma par un autre sympathique croquemitaine: Freddy Krueger.



A grand coup de gore grand guignolesque et de plans fesses gratuits (notre Roger la déconne se paye même un trip mortel au bar à Lap Dance du coin, c'est dire), Jolly Roger parvient, on ne sait pas trop comment (le miracle du cinéma bis sans doute) a garder la tête hors de l'eau 80 minutes durant. Ce massacre At Cutter's Cove s'avère même infiniment plus digeste que bon nombre de productions horrifiques DTV actuelles se prenant très au sérieux. Cinématographiquement pas trop mal torché, jamais prétentieux et un poil coquin, voilà un B-Movies comme on les aime. 14/20 et c'est non négociable !


Notes : Un conseil, allez jusqu'au bout du générique pour savourer quelques lignes de crédits d'anthologie telle que : "No Animals, strippers or pirates were hurt during the production of  this screenplay » ou «Why are you still reading this ? Go Back to the vidéo store and rent another Asylum film ! »

Test Technique :

Pour l'occasion Emylia s'est fendu d'une édition DVD plutôt minimalisme, le film (format 1.77), un chapitrage. Le tout accompagné de deux pistes anglaises 5.1 (DTS ou DD) avec sous-titres français. Un détail qui ne devrait aucunement gêner les cinévores déviants tout heureux de pouvoir découvrir ce «Jolly Roger» sur un joli Zone 2 français ;) Techniquement, rien à redire. Vous pouvez embarquer, les yeux crevés …