Saint: Critique et test DVD



Noël approche à grands pas et chez Entertainment One, on a déjà pensé aux enfants les moins sages... Disponible à la vente dès le 15 novembre, les galettes argentées et bleutées  de «Saint» pourront s'ajouter à vos listes de cadeaux et autres lettres au père noël. Au programme un Saint Nicolas qui décoiffe et du fantastique hollandais qui ne racole pas. Ecranbis.com a trouvé ce week-end, un disque de la chose dans sa chaussette et vous invite au déballage...


Synopsis :

Mais qui est vraiment Saint-Nicolas? Un gentil bonhomme qui récompense les enfants sages? Faux, c’est un tueur assoiffé de sang! Au Moyen-Âge, ce prêtre tombé en disgrâce sillonnait les contrées avec sa bande de voleurs et de meurtriers. Faisant justice eux-mêmes, des villageois mirent un terme à leurs ravages en les brûlant vifs dans leur bateau. Mais à chaque pleine lune qui survient un 5 décembre, jour de sa mort, Saint-Nicolas revient d’outre-tombe avec ses sbires pour se venger cruellement.




Critique :

Depuis 10 ans Dick Mass rêve d'égratigner la légende de Sinterklaas alias  Nicolas de Myre, évêque bienveillant, protecteur des enfants et star incontestée du Nord de l'Europe. Tailler un short à Saint Nicolas, le fournisseur officiel de cadeaux pour enfants sages, celui qui laisse les turbulents et les coquins que nous sommes  dans les griffes de son double négatif : le père fouettard. Voilà un menu de fête ! En 2010, le réalisateur à qui l'on doit quelques classiques du cinéma horrifique européen, L'ascenseur (auréolé du grand prix d'Avoriaz 1983) et le non moins gratiné Amsterdamned, passe enfin à l'action. Son "Saint" porte aussi la barbe de 3 ans et le manteau vert de compétition.  Mais renié par l'église, il s'est d'adonné au pillage jusqu'à ce qu'une bande de  villageois revanchards lui ôte la vie. Depuis, tous les quarante deux ans,  lorsque la pleine lune tombe un 5 décembre, il revient de l'au-delà pour une nuit d'enfer...




Sortie aux Pays-Bas l'an passé à la fin novembre (histoire de coïncider avec l'arrivé du grand couillon barbu),  «Sint» a été un énorme succès commercial et a même décroché la deuxième place du box office annuel . Fort logiquement, le film a depuis trouvé acquéreur dans une trentaine de pays dont la France. Il faut dire qu'en matière de Nicolas, depuis un quinquennat, on déguste grave...ou plus sérieusement que l'on fête aussi dans une partie de notre magnifique pays, les saintes actions de Nicolas de Myre. Après un double prologue joliment envoyé , Dick Mass pose sa caméra dans rues de la Venise du Nord:  Amsterdam. Ville dont le réalisateur avait déjà exploré les canaux pour son «Amsterdamned» et dont il propose ici une vision plus aérienne et hivernale pour ne pas dire enneigée.




Premier constat, notre brave Dick n'a rien perdu de son sens de la réalisation. Pas un seul plan ne prend l'eau et  "Saint» cumule les bons points : Photographie d'école, effets spéciaux hollywoodiens (la scène de de course poursuite avec Saint Nicolas à cheval sur les toits d'Amsterdam est juste bluffante) et direction d'acteur convaincante. Non content de se payer la tête du « Gâteux de Noël » et de lui faire porter sur la coiffe une magnifique croix renversée (sacrilège !), le réalisateur Hollandais l'oblige à massacrer femmes et enfants. La morale et la discrimination positive dans le cinéma d'horreur, ce n'est décidément plus ce que c'était. Mais si "Saint" flirte avec la transgression, il épouse aussi d'autres contours, ceux d'un cinéma d'exploitation, plus standardisé et peut être moins européen.




Au final, gentiment gore, assez respectueux des codes du genre  et glissant avec plus ou moins de bonheur dans le teen movie horrifique, Saint se montre moins gonflé et offensant que prévu. Pour la claque intégrale, il faudra donc repasser.(T'as compris le vieux ? Tu repasses l'année prochaine avec d'autres cadeaux... ). Reste une péloche drôle, diablement divertissante et cinématographiquement classieuse. Vue le peu de place laissée au cinéma fantastique dans le line up des éditeurs en cette fin d'année, on aurait tort de faire la fine bouche.

Test Technique :

La galette que nous avons reçue en pleine platine permet découvrir ces 88 minutes dans d'excellentes conditions techniques tant au niveau de l'image (format d'origine 2.35) que des pistes sonores (française et néerlandaise DD5.1). Du côté des suppléments, c'est une bande annonce et un Making of en deux parties, un poil autopromo mais sympathique. ( env 20 minutes)