la locataire : Critique et test DVD




Si vous trouvez votre loyer trop cher, ne vous plaignez pas, c'est peut être bon signe. Les conditions de location trop attractives peuvent parfois cacher des propriétaires envahissants et dérangés au point de renifler vos petites culottes dès que vous avez le dos tourné. (ça donne envie !) Sortie sur les écrans français cet été (enfin sortie c'est un grand mot, 70 copies pour tout le territoire !) et instantanément torpillée par la critique, «La locataire» aka "The resident" marque le retour de la prestigieuse firme anglaise Hammer aux affaires (sans mauvais jeu de mot, ça faisait un bail). Le titre nous revient en DVD et Bluray le 1er décembre 2011chez Metropolitan Film Export.

Grâce à Cinetrafic, Ecranbis.com a pu jouer les voyeurs...


Synopsis :

Récemment séparée, Juliet tente de se trouver un nouvel appartement. Lorsqu’elle déniche un magnifique loft à Brooklyn, la jeune femme se dit qu’elle a beaucoup de chance. L’endroit est fabuleux et le propriétaire, Max, est vraiment charmant. Pourtant, certains faits étranges alertent bientôt Juliet. Son appartement n’est peut-être pas le paradis espéré. La troublante impression de ne pas y être seule commence à l’effrayer. Elle sent des regards, des présences... Entre passages secrets et obsessions, commence alors une terrifiante partie de cache-cache. Pour avoir une chance d’échapper au piège qui se referme sur elle, Juliet va devoir faire face au pire des cauchemars.




Critique :

La production de la «Hammer» a marqué le genre et plus largement l'histoire du cinéma d'un sceau indélébile. Mais dans les années 70, alors que l'appétit du public pour le fantastico-gothique semble se tarir, la firme amorce un inévitable déclin. Dans les 80's, elle abandonne même les grands écrans au profit de la petite lucarne, un dernier sursaut avant le silence. John De Mol, Mr «Je rachète tout et n'importe quoi» (même Miss France, c'est dire) va s'en porter acquéreur au début de ce nouveau millénaire. Il fait ainsi main basse sur les droits d'un pan complet du cinéma fantastique mais annonce également qu'il va relancer la production maison. Ce sera chose faite avec «Beyond The Rave» une mini série Web publiée sur Myspace …Puis avec «La locataire» qui permet à la Hammer retrouver les grands écrans après trente années d'absence.




Pour tout une génération de fantasticovores, cet effort «Hammer» endemolisé a de quoi inquiéter. L'écriture et la réalisation échouent étrangement dans les mains d'Antti Jokinen, réalisateur finlandais jusqu'ici cantonné dans une production très télévisuelle. A l'étage scénario, un thriller d'appartement se contentant de loucher sur «Sliver», «13e étage» et autre «100 feets», rien ne saurait allumer la moindre étincelle dans les yeux du cinéphile éduqué. Ajoutez à cela l'inévitable question: Mais que reste-t-il de l'esprit «Hammer» dans «La locataire» en dehors de la présence de Christopher Lee ? Assez de suspens, la réponse est bien entendu rien ou pas grand chose. Pire l'effort de Jokinen s'enferme dans les murs du déjà vu, naviguant entre redite et hommage à Psychose.

Faut il pour autant jeter notre locataire avec l'eau du bain ? (Il faut avoir vu le film pour que ça fasse rire...) Pour la critique et particulièrement la presse spécialisée, la réponse semble être oui. Le film sortira en France dans une indifférence presque totale. Pourtant, si l'on ne peut s'empêcher de pointer du doigt le déficit d'originalité et le manque flagrant d'élan de cette petite bobine, il faut reconnaître à Antti Jokinen une surprenant maitrise du scope et le talent d'avoir offert à son métrage une véritable atmosphère. C'est beau, toujours bien cadré, bien amené. Hilary Swank est, comme d'habitude, excellente et l'apparition de Christopher Lee, bien qu'assez anecdotique tire le tout vers le haut.



Au fond, «la locataire» souffre sans doute et paradoxalement d'être étiqueté «Hammer Films». Pris pour ce qu'il est, à savoir un psycho thriller à l'américaine tourné avec 20 millions de dollars US, l'œuvrette de Jokinen tient à peu près la route à défaut de défriser le spéctateur. Aussi pardonnez nous de penser que l'on a vu bien pire sur le marché du DTV ces dernières années, sans que certaines plumes trop bien aiguisées ne se pincent le nez. Du côté d'Ecranbis.com ou on ne dirai pas non à une coloc' (en tout bien tout honneur, il va sans dire ) avec Hilary Swank , on met 13/20, charges incluses.


Test technique :

Le DVD de test que Metropolitan nous a fait parvenir, délivre une image à la définition au limite de ce que peu rendre le support et au rendu colorimétrique appréciable. Le tout au format scope d'origine (2:35) et accompagné de deux mixages ( Français et anglais ) en Dolby Digital 5.1. Au rayon supplément, nous avons droit à un court mais intéressant making of (VOST) ainsi qu'à une flopée de bandes annonces. ( La locataire, identité secrète, Warrior, le sang des templiers). Bref une galette très honorable.




Découvrez d'autres films  dans la catégorie Film d'horreur