RoboGeisha: Critique et test DVD


Voilà l'une des meilleures nouvelles de ce début d'année. Après avoir offert à «Machine Girl», «Tokyo Gore Police» et «Vampire Girl Vs Frankenstein Girl» des éditions DVD et Bluray françaises, Elephant Films continue son exploration de l'œuvre de Noboro Iguchi et de Yoshihiro Nishimura avec «ROBO GEISHA». La chose est attendue sur la planète France le 16 février mais nous avons imploré les dieux de la vidéo des nuits durant, nus et à genoux devant la boite à lettre (qu'est ce qu'on ne ferait pas pour toi lecteur). Bref, à force d'invocations et de sacrifices divers et variés, Ecranbis.com a pu poser cette galette très coupante dans sa platine... et vous livre un review non moins tranchant !


Synopsis :

Le Japon est de nouveau en danger. Mais cette fois le péril n'est pas atomique et ne porte pas d'écailles. Ce sont les Geishas, célébres jeune fille de compagnie, pourtant si bien intégrées à la société niponne qui se rebellent et décident de reprendre le contrôle face à leurs maîtres! Dans cette lutte acharnée, Ninja, Samourais et autres Cyborgs joignent leurs forces pour lutter contre le nouveau fléau qui frappe la capitale !




Critique :

Alors que les tuyauteries du Direct to vidéo US sont encombrées par une production de plus en plus calibrée et de moins en moins excitante pour le cinévore déviant, les cinéastes japonais ont fait de leur V-Cinéma un véritable terrain de jeu et d'expérimentation. Le résultat: une salve de péloches sous stéroïdes misant sur un mélange des plus furieux: univers baroques, délires visuels, paires de fesses et sang qui gicle. Un cocktail qui recycle sans gène les fonds de bouteille du cinéma US, la culture nippone et l’esthétique manga. Un breuvage à priori indigeste mais qui, agité frénétiquement, servi frais et bu cul sec, a fini par accoucher d'un véritable sous-genre. Réalisé en 2009 par Noboro Iguchi (Machine Girl et son écolière au bras mitrailleur), Robo Geisha met la barre très haut avec un pitch que l'accroche française «50% robot , 50 % servante , 100% geisha» résume à la perfection.



Pour l'occasion, Yoshihiro Nishimura , heureux réalisateur des effusions sexy gores de Tokyo Gore Police et Vampire Girl Vs Frankenstein girl, est appelé au poste de responsable des effets spéciaux. Notre tandem miraculeux réuni, RoboGeisha s'ouvre comme une pochette surprise explosive enfilant les idées les plus saugrenues comme des perles. Notre première servante robotique a troqué son sourire contre une scie circulaire et s'ouvre comme un étui à guitare pour laisser s'échapper deux guerrières. Des ButShuriken (comprendre étoiles de ninja propulsées par les fesses ) traversent les pièces et les visages... Un mauvais goût et des excès graphiques brandis comme un étendard ! D'ailleurs, Robo Geisha est à lui seul un festival : projection de lait maternel infernal et acide (les monsterbras de Mr Charles Band ont visiblement fait des émules au japon!) aisselles katana, chaussettes de la mort, paires de seins mitrailleurs, lorsqu'il ne s'agit pas simplement de sabres plantés dans le cul ! Noboro Iguchi ne se refuse pas grand chose, ou plutôt, il ose tout.



Le récit, lui, se montre un poil plus classique puisque s'accrochant (comme il peut) au destin de Yoshie, mi-Cosette, mi-Cendrillon (mais 100% nippone il va sans dire) qui se retrouve enrôlée de force dans une organisation secrète et meurtrière. A grand coup d'implants robotiques loufoques, la jeune fille se transforme en machine à tuer et va se retourner contre ses créateurs. A l'instar de Machine Girl, RoboGeisha sacrifie un peu son scénario sur l'autel de l'ivresse visuelle. Difficile de faire coexister un récit à priori sérieux et une inventivité débridée au point de flirter en permanence avec le grotesque. A ce titre, le film d'Iguchi choisit clairement de basculer dans le spectacle couillon, ne cherchant aucunement à se cramponner à une quelconque critique sociétale ou une forme de poésie macabre comme le faisait le Tokyo Gore Police de Nishimura.




A ce titre «RoboGeisha» apparaît comme une radicalisation de la branche déviante du «V cinéma», une oeuvre purement et exclusivement jouissive. La stimulation rétinienne résultante, à mi-chemin entre le Sentai délirant et le clip sexy trashy risque de laisser le non-initié sur le carreau. Pour les autres, ceux qui de délectent des orgies fantastico-vidéastiques nippones, Robogeisha même habillé d'effets numériques cheapos a un sérieux goût de reviens-y. Ah ce n'est pas tous les jours qu'on voit un temple se transformer en robot et une Geisha en tank. Ecranbis.com qui ne crache jamais sur les bobines sans freins, ne prend pas de baguette...Allez 14/20 et pas un Shuriken de moins...




Test Technique :

Elephant Films propose de découvrir RoboGeisha dans une édition DVD fort sympathique, boîtier classique habillé d'un sur-étui. Le film est présenté au format d'origine 1.78 dans une qualité d'image convaincante (en dépit de la qualité très vidéastique du film) accompagnée de pistes DD5.1 Français/Japonais et d'un dernier mixage Français simple stéréo. Des sous titres français sont, bien entendu, de la partie. Rayon bonus, nous auront droit au Spinoff du film : GEISHACOP (15 minutes de bonheur), une galerie de photos et une salve de bandes annonces ciblées de l'éditeur (Machine Girl, Tokyo Gore Police, Vampire Girl Vs Frankenstein Girl, Grotesque et bien sûr RoboGeisha)