The Woman : Critique et test Bluray



Amateurs de sauvageries, «The Woman» de Lucky MCKee débarque enfin sur nos platines. L'édition DVD est ce mois-ci vendue avec le magazine «Mad Movie», mais ne sera disponible en magasin que le 1er mars prochain. Jour de sortie d'une édition Bluray que nous avons réussi à nous procurer (merci Emylia) avec quelques semaines d'avance. The Woman, électrochoc ou pétard mouillé ? Ecranbis.com a tranché.

Synopsis :

La femme évoquée par le titre est la dernière survivante d’un clan qui a erré sur la côte nord-est des États-Unis depuis des décennies. Elle demeure seule, gravement blessée et vulnérable. Christopher Cleek, avocat brillant et père de famille sérieusement perturbé s’embarque, poussé par ses idéaux tordus dans un projet détraqué : celui de capturer et « civiliser » cette femme, une décision qui mettra bientôt en danger les vies de tous les membres de sa famille.




Critique :


Lancé comme une balle avec May en 2002, la carrière prometteuse de Lucky McKee s'est rapidement écorchée aux branches de «The Woods» (2006), rétrospectivement sympathique petite bobine horrifique au parfum old school, malheureusement boudée par les fantasticovores. Deux ans plus tard, l'histoire tourne à la malédiction, McKee se trouve cette fois congédié du plateau de son nouveau film «Red» et ne revient à la réalisation que l'an passé, en prenant la suite de l'obscure et confidentiel «The Offspring». La chance a- t-elle tourné pour Lucky ? Il faut le croire puisque «The Woman» qui renvoyait pourtant le jeune réalisateur dans les profondeurs du cinéma indépendant a su faire parler de lui de Sundance jusque aux sommets enneigés de Gerardmer en passant par le Festival européen du film fantastique de Strasbourg où il a raflé l'Octopuss d'or (le prix majeur de l’événement) et le prix du public. Rien que ça …Depuis de nombreux sites spécialisés et bloggeurs chantent en choeur les louanges de "The woman". A tort ou à raison ?



Il faut dire qu'en dépit d'un budget tiré par les boyaux, cet opéra sauvage, clôturé par un dernier acte particulièrement intense a de quoi marquer les esprits. Passé son étrange prologue forestier, The Woman s'harnache à la vie d'une parfaite petite famille américaine. Un «American way of life» qui va basculer dans un joyeux n'importe quoi le jour où monsieur ramène de la chasse un proie pas comme les autres. Une sauvageonne cannibale qu'il s'empresse de séquestrer dans sa cave (ben voyons! Ça tombe sous le sens). A ce moment précis la péloche de McKee aurait pu se laisser glisser dans la facilité et le convenu en se bornant à décrire le calvaire de cette femme des bois. Mais tournant ouvertement le dos au torture porn attendu, l'intérêt tout entier de Lucky McKee va se focaliser sur l'ahurissante organisation familiale provoquée par l'arrivée de notre «Woman». C'est bien connu, un animal ça change la vie mais créé aussi beaucoup de responsabilités ;).



Le tout aboutira bien entendu à un double affrontement : civilisation contre sauvagerie d'un côté, lutte des sexes de l'autre. Mais qui est le sauvage? Quel est le sexe dominant dans «The Woman»? le message apparaît plus brouillé que prévu (pour le coup, on pourra même s'étonner des réactions particulièrement virulentes qui ont fleuri ci et là ). Match nul, un partout, la compassion ne s'invitera ni dans un camp, ni dans l'autre. En ce, «the woman» est le brillant récit d'une cruauté humaine universelle détachée de la notion de genre ou de «culture» au sens large. Pour McKee, toutes les civilisations se valent. Le traitement reversé à ce duel horrifique est tout aussi polarisé, aux tentatives de dressage répond une B.O. pop, contre les effusions gores se dressent des débordements poético-visuels et hypnotiques. Ajoutez le talent de McKee à transcender son petit budget et une distribution qui tient la route (les trois rôles féminin principaux portent une grande partie du film sur leur épaules).



Si the Woman souffrira sans doute d'avoir été trop attendu ou trop discuté, Il n'en reste pas moins une des bobines horrifiques marquantes de ce début d'année. Un petit film indé «méchant» et bien envoyé dont les partis pris risquent de meubler les forums spécialisés longtemps encore. Une péloche finalement plus surprenante par sa forme que par son propos. En tous les cas, côté Ecranbis.com, on est plutôt convaincu et on enchaîne « The woman » à un 15/20 en bois et fer forgé. Rappelons encore une fois que la chose est « bundlelisée » avec le Mad Movies de ce mois ci et que le Bluray est attendu dans toutes les bonnes crémeries le 1er Mars prochain.



Test Technique :

Emylia offre à «The Woman» une édition combi Pack (Bluray + copie digitale à transfert illimité PC & Mac). Une édition HD  techniquement très satisfaisante (définition au poil, rendu colorimétrique maîtrisé qui feront passer la pilule d'un DTV Touch appuyé) et armée d' efficaces mixages 7.1 DTS-HD (Français et anglais) et de sous titres dans la langue de Molière. Étage bonus, nous avons droit à quelques scènes coupées et un making of copieux. Suppléments malheureusement non sous titrés et qui risquent donc de rebuter les anglophobes. Bonne pioche... dans la tête !