Eleven: Critique et test DVD

Affiche du film Eleven


Peut être pour répondre à l'équation "Vandamesque" 1+1=11 dont le brave professeur Jean Claude garde jalousement le secret, Wild Side  offre "Eleven" à nos précieuses rétines de vidéovore le 24 octobre prochain. On nous murmure à l'oreille que la chose aura droit à une édition DVD mais également Bluray. Ça y est, Ecranbis.com n'a pas encore 3 ans d'existence que l'on entend déjà des voix... ça promet du lourd pour l'avenir... En entendant, un petit tour par la case review s'impose...


Chronique :

Y'a-t-il un avenir après Saw ? A cette question , James Wan, maillot jaune de la franchise et Darren Lynn Bousman qui a pris le relais pour les 3 épisodes suivants, semblent répondre par l'affirmative. Tandis que le premier continue d'explorer les canalisations crasseuses de l'horreur avec Insidious ou le poupéteux (et non tout péteux) Dead Silence, le second a su rebondir sur l'estimable «Mother's day» avant de partir tourner en Espagne ce «11-11-11». Péloche au propos résolument numérologie, dont le titre et le pitch se sont entendu pour rappeler un certain «11-11» bobine canadienne signée Michael Bafaro et narrant l'histoire d'une jeune femme poursuivie par une série de chiffres annonciateurs. Ici pas de frêle demoiselles en détresse mais un écrivain brisé par la mort de sa femme et de son fils.
les flammes de l'enfer


Joseph Crone campé par le californien Timothy Gibbs (The Kindred, Witchboard 2) est en effet sujet à de bien curieux phénomènes. La suite de chiffre 11:11 lui apparaît continuellement. Il pourrait trouver la raison de ce harcèlement numérique en se rendant en Espagne au chevet de son père. Dès son arrivée, la femme de ménage l'avertit en effet que la maison familiale est chaque nuit cernée par des créatures démoniaques, venu chercher son jeune frère handicapé et ainsi ouvrir les portes de l'enfer. Une prophétie dans laquelle Jospeh pourrait également avoir un rôle à jouer... Le 11 novembre de l'année 2011. Si le pitch d'Eleven vous dit quelque chose, n'allez pas en chercher l'hypothétique explication du côté de vos dons prémonitoires. A la fin des années 90 et au début des années 2000, le cinéma américain s'est prit d'une soudaine et très commerciale passion pour le thriller surnaturel prophétique. Avec pour résultat pelliculaire, une flanquée d'efforts plus ou moins fréquentables et par ailleurs plus ou moins fréquentés : de Stigmata à L'élue (avec Kim bassinger), de La fin des temps (avec le grand Scharwzy), à la Prophétie des ombres (avec le beau mais vieux mais beau Richard Gere).
la prophécie


On imagine sans peine que l'historien cinéphile qui posera dans 50 ans ses précieuses mirettes sur le film de Lynn Bousman, ne manquera pas de relever le délicieux anachronisme que constitue la réalisation d'un tel film en 2011... Soit une petite dizaine d'années après que le sous genre en soit complètement passé de mode. Constat d'autant plus troublant que non content de s'élancer sur une piste scénaritisque très balisée, notre homme a pris soin d'en suivre scrupuleusement le tracé, accouchant ainsi d'une œuvre fantastico-horrifique sans virage, ni élan. Bizarrement, son déficit total d'originalité et ses quelques problèmes de rythme écartés, «Eleven» se montre plutôt réussi. La chose profite même de son tournage à Barcelone pour enrober sa très linéaire descente aux enfers d'une indiscutable «Spanish Touch» et d'une superbe photographie bleu froide. Reste que le spectateur, tiraillé par la paramnésie du fond et les quelques vertus formelles de ce «11-11-11» ne pourra se soustraire à l'amer constatation : Le film de Lynn Bousman arrive certainement dix ans trop tard pour exciter le fantasticovore moyen.

Apparition d'un demon

A moins d'avoir une dévorante passion pour les chiffres ou un goût prononcé pour le bis repetita, «Eleven» se classera donc sur vos étagères au rayon «spectacle ni forcement nécessaire, ni parfaitement dispensable» tout en constituant une arme de choix pour la prochaine soirée TV à tuer. Et  vu la qualité des programmes émanant de nos chères chaînes de la TNT, ce ne sont pas les occasions qui risquent de manquer. Ecranbis.com délivre un 4,5/10.

La fin du héros



Test technique :

Fidèle à ses habitudes, Wild Side vidéo s'est fendu d'une édition haut de gamme à l'image (format d'origine respecté 2.40) de toute beauté. Le tout est accompagné de mixages anglais et français en Dolby Digital 5.1 et Dolby Digital Stéréo. La crypte aux bonus renferme elle, un making of et une flopée de bandes annonces... Sans oublier l'indispensable copie numérique. Rien à redire, c'est du tout bon !
Menu du DVD Eleven