Rabies: Critique et test Bluray

Rabies l'affiche
 
Lorsque le cinéma Israélien se frotte au «genre» et aux arbres, cela donne Kalevet, un survivalo-slasher campagnard... mi acide, mi rageux. Ah non! Encore un ! Vous entendons soupirer dans une élan d'exaspération sans doute très légitime. Seulement voilà, «Rabies» (son titre international, à traduire par Rage, si vous voulez... Mais on ne force personne) vaut vraiment le coup d'œil, le coup de hache et par conséquent sa chronique dans les délicates (si si !) colonnes numériques de l'Ecran Bis...

Chronique :


Un frère et une sœur passablement incestueux décident de fuguer dans la foret. Ce qu'ils ignorent c'est que cette réserve naturelle à priori paradisiaque est truffée de mines, de pièges à ours et surtout qu'ils ne sont pas seuls. Un psychopathe notoire, un couple et leur chien loup, deux flics copieusement allumés et faut il le concéder un poil vicelards, ainsi que quatre jeunes joueurs et joueuses de tennis sont également de sortie dans les bois. L'après midi s'annonce radieuse et notre petite bande va par un malheureux concours de circonstance se lancer dans un jeu de massacre. Qui sortira vivant de cette escapade bucolique et saignante ?

Prisonnière dans les bois
Rabies...ça t'en bouche un coin !

« Toute première fois, tou-toute première fois ». Non  ! Le tube planéto-français de Jeanne Mas ne fait pas partie de la bande originale de Rabies et pourtant … C'est après avoir décrypté une montagne de péloche, que le critique Aharon Keshales, gagne ses galons de réalisateur aux côtés de Navot Papushado. Nos deux hommes réalisent avec Rabies un vieux rêve et leur première bobine, gratifiant par la même occasion l'état Israel d'une incursion sans précèdent dans le cinéma horrifique. Le survival étant devenu pour l'apprenti cinéaste déviant ce que le 1-2-3-Test micro est au chanteur débutant (il faut bien commencer par quelque chose et si possible à moindre effort), ce triple baptême du feu aurait pu tourner à la compilation révérencieuse et maladivement polie. Par chance, notre tandem qui a visiblement ingurgité et régurgité les codes du sous genre, ne tarde pas trop à faire décoller leur « Rabies » des rails du slasher survivaliste timoré. Ouf !

un dernier coup de fil
Attention, ça va couper...


Et oui, il est loin le temps où trois troncs d'arbres, deux teens en slip et un redneck suffisait à remplir d'émotion le tendre petit cœur du cinéphile de l'extrême. Et plutôt que de tomber dans un contre productif jeu de surenchère, voir de s'acoquiner avec le torture porn,  Keshales et Papushado ont la lumineuse idée de brouiller les pistes tout en faisant un doigt  (et le bon, il va sans dire) à la morale. Dans Rabies, le pauvre maniaque du coin ne parvient pas à ôter la moindre vie, le flic violeur peine à violer. (Non non ! Les doigts ça ne compte pas ! Il faut refaire monsieur !) Les bourreaux dégustent tandis que les victimes elles, explosent les tronches à coup de massues, de flingues et de cailloux. (Mais dans quel monde vit-on ? Je vous le demande...). Non content d'avoir déconstruit en 2 coups de pioche les fondements du «Promenons nous dans les bois, pendant que le fou n'y est pas», notre Rabies habille le cynisme de son propos d'un sérieux à toute épreuve. Voilà d'ailleurs la grande qualité de ce premier film d'horreur israélien, sa charge parodique, son ironie glaciale apparaissent comme complètement intériorisées. Un bonbon à l'acide sulfurique enrobé de sucre...  

Jeune fille dans les bois
Les joies de  la nature...

Seul petit bémol, notre "destination finale" au fond des bois, aussi rafraichissante soit-elle n'échappe pas à sa nature de premier jet. Si rien dans ces 83 minutes ne fait vraiment mal aux yeux, la matière cinématographique proposée à nos fiévreuses mirettes rappelle, à quelques fulgurances près, (il y a quand même une paire de.... scènes joliment troussées), les moins hollywoodiennes des productions de l'Oncle Sam. Difficile pour autant de faire la fine bouche. Vu l'état de sinistrose fantastico-cinématographique ambiant, le visionnage de «Rabies» s'impose au moins pour se voir confirmer que le genre respire encore. S'il vous plait messieurs les producteurs/distributeurs d’Israël ou d'ailleurs, ne débranchez pas... Ecranbis.com tronçonne la chose d'un 6,5/10. 

tueur en série
Voilà ce qui s'appelle être rasé de près...

Le disque :

Rabies nous parvient dans une édition Bluray signée Filmedia. Au menu, un master HD  plutôt honorable sympathiquement accompagné de mixages Français et Hébreux sous titré français (DTS HD5.1).  Notons que le doublage "frenchy" ne fait pas peine. Pas l'ombre d'un supplément à l’horizon mais un chapitrage. Une édition simple mais correcte.

Capture d'ecran du film rabies


La bande annonce :