The Hike : Critique et test DVD


Ne rigolez pas, les avis d'internautes sur Allocine.com sont une véritable bénédiction pour le cinéphile déviant. Outres les qualités linguistiques et analytiques déployées par ses intervenants survoltés, et en mettant de côté sa nature involontaire de dictionnaire des expressions SMS, le site est un parfait thermomètre inversé. Plus la génération TF1 s'acharne sur une pauvre bobine désargentée, plus l'amateur de mauvais genre se frotte les mains. La preuve avec « The Hike », un B-Movie anglais qui fleure bon la hache, la nature et les découvertes... morbides. Allez Inspirez profondément, vous sentez comme ça sent le sapin là ? Expirez...Inspirez....


Chronique : 

Cinq jeunes et jolies britanniques décident de goûter aux joies du camping sauvage pour un week end dans l'une des plus jolies forêt d'Angleterre. Arrivées sur place, nos spice girls tombent sur 3 joyeux gaillards du style grimpeur, un homme étrange armé d'une hache et accompagné par 2 donzelles apeurées. (Décidément y'a du monde dans ce bois perdu!). Alors que la nuit tombe, notre club des cinq en jupon va devenir la proie d'une étrange chasse et devra jouer du Girl Power pour survivre jusqu'au matin. Manque de bol pour ce mal mystérieux, l'une d'entre elles revient d'Afghanistan où elle a servi dans l'armée britannique. 



"It's all about survival" clament les visuels originaux de «The Hike » . Je veux mon n'veu se dit-on en parcourant le pitch forestier et saignant du premier long métrage du sieur Rupert Brian. Le programme de l'excursion est connu: jolies pépées aventureuses, roucoulades au pied des arbres, V.T.T. sans vélo et chat perché sans les dents. Un peu de sang, beaucoup de sueur, un peu de fesse, beaucoup d'horreur. Le scénar de «The Hike» ne casse pas les branches, diront les langues bien pendues. On se contentera d'avouer que la recette sent un peu le plat préparé, la gamelle et le réchauffé. C'est aussi ça les joies du camping et du DTV. Par chance, Brian est un roublard et non content de réussir les quelques figures imposées du sous genre, (un twist et ça repart !) notre homme prend l'adage «ce n'est pas parce que c'est du B qu'il faut cadrer avec les pieds» à son compte. Son « promenons nous dans les bois» est lacéré d'un scope ravageur, s'offrant par la même occasion une appréciable touche cinéma.


Ce que Brian a bien compris, c'est qu'une grand partie de la production DTV actuelle est tirée par le bas par un acting défaillant. The Hike va donc piocher dans la valeur sûre : La blonde Shauna Mac Donald (The Descent, The Descent 2, péloche azimutées auxquelles notre film du jour se permet au passage un petit clin d'œil), et La brune (et non pas la burne) Barbara Nedeljakova (vue dans Hostel, Hostel chapitre 2 et Doom). Pour donner le change, Ben Loyd Holmes (récemment aperçu... très vite mais quand même... dans SkyFall) et ici co-scénariste paye de sa petite personne. Non rien dans « The Hike » ne fait peine, de son score appliqué aux effets spéciaux signés Graham Povey (On vous laisse faire votre petite recherche, mais le monsieur n'en est pas à son coup d'essai). Rayon bidoche justement, l'ami Ruppert joue la retenue et le flegme britannique (Si quelqu'un a le numéro de cette fameuse Brita, envoyez-nous un mail), il faudra se contenter de quelques tailladages, d'un moignon mignon et d'une fracture ouverte pas jolie jolie. Pas de quoi affoler le trafic digestif, mais qu'on se le dise, l'horreur est ailleurs... 


La monstruosité ne se mesure pas qu'en hectolitres de sang et en membres arrachés. Le véritable mal ne se cache-t-il pas dans les canalisations les plus sombres de la psyché humaine?  Of course semble nous répondre notre bucolique effort survivaliste qui avec ses airs de ne pas y toucher s'autorise quelques dérapages sadiques, voir nécrophiles (Ah les affreux, ils ne respectent rien!). On savourera tout autant la charge parodico-féministe qui traverse ces 78 minutes. Impossible de ne pas voir dans notre grappe de campeuses un échantillonnage façon « Girls band » de la Feminitude moderne ( Merci Ségolène) et dans le personnage de Kate, militaro-girl-karatéka, l'incarnation de la femme forte et psycho frigide. Reste à décrypter le message final : Tous les hommes sont des salauds? Et la femme est une homme comme les autres?

On va réfléchir ,encore un peu et en attendant,  voilà du « B Movies » appliqué et sympathique, qui, à défaut de renouveler le sous genre, tient son spectateur au chaud sous la tente. Une plutôt bonne surprise qui ne vole pas son 6,5/10. 




Le disque:

Emylia offre à "The Hike" une chouette petite édition DVD avec une image haut de gamme au format 2.35 d'origine accompagnée de pistes françaises (Dolby Digital) et anglaises (Dolby Digital et DTS). Même si la jaquette de nous l'annonce pas, des sous titres français sont disponibles. Dans le coffre à bonus, un making of en VOST (10 minutes), la copie numérique illimitée et les bandes annonces de Devil Seed, Dead season, Little Death et bien sûr de The Hike. Du tout bon !