Night Wolf: Critique et test Bluray


Lorsque l'heureux producteur de Dog Soldiers décide de remettre le couvert, il offre à nos mirettes humides une série B britannique sanglante et nocturne, éclairée par la seule pleine Lune. Un temps titré «13 hours», Night Wolf vient hurler sous les fenêtres des cinéphiles de l'extrême le 5 février 2012 en DVD et Bluray. Un film au poil ? Ecranbis.com qui ère comme un loup dans les landes videastiques a posé ses griffes sur une galette HD estampillée Emylia.

Chronique :

Expatriée depuis des mois de l'autre côté de l'atlantique, la jolie Sarah Tyler revient chez sa mère (Bonnie Tyler ?). Dans un superbe mais inquiétant manoir anglais, perdu au milieu de la campagne, elle retrouve son beau père (Simon MacCorkindale), ses demi frères et des amis. Très vite, la jeune fille découvre que son installation à Los Angeles a été vécu comme un abandon par ses proches, et que sa mère a, le soir même, mystérieusement quitté le manoir. Plombée par les tensions et par la tempête qui se prépare, la petite fête improvisée tourne au vinaigre mais le pire est encore à venir. Tapie dans l'ombre, assoifée de sang, une créature de la nuit les attends. Piégés, blessés et effrayés, ils vont devoir survivre jusqu'au matin...


Tourné en 2009 et projeté en avant première au FrightFest 2010, le Night Wolf de Jonathan Glendening (qui a depuis réalisé l'engageant Strippers vs Werewolves) aura presque attendu 2 ans son édition vidéastique américaine et quelques mois de plus pour atteindre le public français. Pourtant cette péloche loup-garifiante made in England ne manque à première vue pas d'arguments. Entre le tournage du Prince de sang mêlé et des Reliques de la mort partie 1, Tom Felton s'y offre une petite parenthèse horrifique et indépendante, abandonnant momentanément l'univers d'Harry Potter et son personnage de Drago Malfoy. Night Wolf est également le dernier film du regretté Simon MacCorkindale, inoubliable Manimal dans la série télévisée éponyme. Une dernière transformation avant de passer de l'autre côté du miroir. Entre hommage involontaire et clin d'œil du destin.


Série B honnête, moins Hammerisante que DirectToVideastique, Nigh Wolf présente l'immense qualité de ne pas tenter de «péter plus haut que son cul». Comprenez par là que l'ami Jonathan Glendening n'entend nullement ici mettre le souk dans l' «art de foutre les chocottes» ou prétentieusement renouveler le genre. Night Wolf est donc une petite bobine fantastico horrifique, un "creature feature" quasi classique, un jeu du chat et de la souris, un film de couloir ou plus précisément de faux plafonds. Ce qui n'empêche pas à son anglais de réalisateur de s'autoriser quelques écarts. Comme une vision relativement personnelle du lycanthrope.  

Et oui, cette année, de l'autre côté de la manche, chez les Garous, la mode est à l'épilation intégrale et on chasse l'humain apeuré, sans un poil sur le torse, ni un cheveux sur le caillou. La créature perd les signes visibles de son animalité, son beau poil, son œil vif et tend vers l'entre deux, le mutant ou l'aberration génétique. Un loup garou à la fois new look et old school, puisque le film tourne providentiellement le dos aux effets numériques pour le maquillage et le latex. Le résultat est d'autant plus convaincant que Glendening en montre le moins possible, enrobant les furtives apparitions de son monstre imberbe dans une flatteuse semi obscurité. Il faut dire que le réalisateur a depuis confessé qu'en raison d'une pré production très courte, il n'a pu bénéficier d'un costume de Loup Garou complètement finalisée que lors du dernier jour du tournage.

 

Quoiqu'il en soit, sa tiède et très vidéastique première demi heure passée, notre «Loup de la nuit» finit par prendre paradoxalement du poil de la bête, ne se privant pas de lacérer son recit d'un humour noir salvateur (la belle Gemma Atkinson meurt en tirant un coup !), poussant le vice et le cynisme jusqu'à soigneusement installer les personnages d'un policier et d'un chasseur pour le simple plaisir de les voir rendre l'âme en un éclair de seconde. Mais c'est finalement et curieusement par son étrange conclusion que «Night Wolf» parvient à convaincre, en abandonnant son héroine nue, enrobée dans une une bâche en plastique transparent... Une sortie de mauvais rêve sur verre pilé, une scène esthétiquement troublante et aussi bien emballée que son interprète. Les amateurs de Bis moderne, de petites bobines indépendantes et les accros à la pleine lune peuvent donc se laisser tenter, Ecranbis.com griffe ce modeste mais néanmoins sympathique effort d'un 5/10.




Le disque :

Emylia offre à Night Wolf une édition Bluray Multizone de bonne facture. Un beau master HD format 1.78 et pistes DTS HD 5.1 en langue française et anglaise. Des mixages relativement simples mais dynamiques. Le doublage frenchy est correct mais pour les durs de la feuille amoureux de la V.O., des sous titres français vous attendent. Rayon bonus, il faudra se contenter d'une copie digitale accessible à partir du lecteur Bluray de votre ordinateur.