Bloodstone, subspecies 2: Critique et test DVD (import)


Deux petites années après avoir perdu la tête et égayé nos soirées de ses premières frasques ciné-vidéastiques, Radu (prononcez Radou pour ne pas faire cave) retrouve le chemin de la petite lucarne et son créateur, Ted Nicolaou, celui de la Roumanie. Bloodstone (Subspecies deuxième du nom) reprend très exactement là où le précèdent opus nous avait lâchement abandonné. Alors que le beau Stephan et sa compagne en pleine mutation Michelle ronflent tranquillement dans leurs cercueils respectifs, les petites créatures du premier opus décident donner une seconde chance à leur maître fraîchement décapité. Ramené à la vie et ivre de rage, Radu se venge en empalant son frère. (Quoi ? ça reste dans la famille …) L'irréparable commis, il essaye de reprendre des mains de Michelle ,la pierre de sang... Mais, le jour se lève, l'obligeant à retrouver le calme douillet de sa crypte. (Vivons heureux, vivons couché )Michelle, effrayée décide de rejoindre Bucarest d'où elle appelle sa soeur Becky en la suppliant de venir la rejoindre. Celle ci s'exécute (façon de parler) mais Michelle ne sera pas la seule à profiter d'un petit coup de pouce familiale. 


Dans le lugubre château Vladislas, la mère de Radu, une sorcière momifiée sévèrement rongée par le temps et les vers, entend elle aussi aidé sa progéniture à accomplir ses rêves. Pendant ce temps, Michelle précédemment mordue «de et par» Stephan commence à se transformer en créature de la nuit...L'appel du sang se fait irrésistible... Tout aussi irrésistiblement appelées par le succès de Subspecies, ses deux suites Bloodstone et Bloodlust seront tournées côte à côte par Ted Nicolaou pour Charles Band. Avec Bloodstone, la saga assume plus que jamais son orientation vampirique. Dis autrement, les déjà très discrètes petites créatures démoniaques de Dave Allen n'auront plus qu'une seule tache, recoller les morceaux, au sens propre comme figuré entre Subspecies 1 et 2 comme la tête de Radu et son tronc. S'en suit une aventurette hautement bis dans les froides nuits de Bucarest, quelques superbes scènes gothiques, voire Hammerisantes et la démonstration d'une parfaite connaissance des attentes de l'amateur de cinéma d'exploitation. Du sang , des tétés, du poil mouillé...Il en faut peu pour faire du cinéphile déviant un spectateur comblé. 



Si Anders Hove est encore de la partie dans le rôle Nosferatesque de Radu, Laura Mae Tate abandonne le rôle de Michelle Morgan (admirez le clin d'oeil !) à la jolie Denice Duff qui le conservera trois films durant. Cette jeune et frêle jeune fille connaîtra d'ailleurs une petite carrière faite de séries B rutilantes et d'apparitions télévisuelles avant de se reconvertir avec succès dans la photographie. (Vous pourrez admirez les fruits de son labeur sur son site internet : http://duffimages.com/ ). Le rôle de Maman Valdislas (Mummy mommy) est lui offert sur un plateau à la regrettée Pamela Gordon dont la carrière (Mon martien favori, Poltergeist 2, Une créature de rêve) s'est clôturé de façon peu orthodoxe par le guère plus orthodoxe : How to Get the Man's Foot Outta Your Ass ! Mais Bloodstone voit surtout l'arrivée aux affaires de deux indiscutables spécialistes des effets spéciaux. A ma gauche,Michael Deak à ma droite Wayne Toth. Les filmographies cumulées des nos deux compères couvrent l'essentiel de nos cinéphilies déviantes. Sans surprises, les SFX de Subspecies sentent la bonne odeur du latex frais et de l'animatronique. 



Spectacle économique mais esthétiquement léché, cette deuxième excursion dans l'univers de Subspecies séduit. La vision des suceurs de sang ici proposée oscille avec élégance entre l'imagerie gothique traditionnelle et une certain modernité. (Voir les errances de Michelle dans un night club branché Metal ). Mais c'est surtout une oeuvre vampirique conventionnelle que Nicolaou abandonne à nos précieuses mirettes. Ses créatures contenues dans les premières minutes de sa toute première bobine, Subspecies se contente d'embrasser les codes du genre ( Pieux, cercueil, photo sensibilité, ombres sur les murs et j'en passe). On pourra donc arguer que cet opus 2 se trouve dépourvu de toute charge transgressive, pire qu'il manque de sang frais. C'est être trop sévère car l'objectif affiché par Full Moon, celui d'installer de façon durable la saga et ses personnages est ici parfaitemet atteint. Subspecies 2 n'est en rien un simple redite, abandonnant une nouvelle flopée d'adolescents dans les griffes d'un Boogeyman aux dents longues. La continuité entre les deux épisodes, le recentrage progressif sur l'affrontement Michelle et Radu offrent un tout nouvel horizon au récit... et laissent présager dès le générique (qui annonce déjà un BloodLust) un nouveau flot de sang...



Aucun éditeur français n'ayant encore fait les beaux yeux aux nouveaux masters de Subspecies et Bloodstone, les cinévores de l'hexagone sont invités à regarder de l'autre côté de la manche où l'éditeur 88 films s'est fendu d'édition DVD et Bluray. Nous n'avons dans les mains que la version simple définition mais nous pouvons déjà vous dire que ce disque rend enfin justice aux films de Ted Nicolaou. Transfert format 1.78  16/9 et belle image. La pierre de sang n'avait jamais autant brillé !


Les durs de la feuille pourront s'essayer aux mixages Dolby Digital 5.1, DTS 5.1 ou Dolby Digital 2.0 exclusivement anglophones et sans sous titres. (Anglophobes s'abstenir). Dans les entrailles de cette édition :

- une piste de commentaire audio
- Le traditionnel Killer Montage
- Une interview de l'équipe du film et des acteurs
- Un épisode de Videozone relatif au making of de Bloodstone
- Une bande annonce
- Et enfin l'immanquable Full Moon Trailer Park , chargé de 10 bandes annonces estampillées Full Moon


Un disque recommandable et d'ailleurs commandable du côté d'Amazon.co.uk ...à vos cartes bleues !