BattleShip Pirates: Critique et test DVD



Les accroches flatteuses, les aguicheuses petites phrases ou les citations emballées de la presse spécialisée (papier ou web) font depuis belle lurette partie de l'arsenal marketing des éditeurs. Les voies de la conception de jaquette étant par nature impénétrables (quoi que je connais quelques graphistes qui, par contre...) , il arrive parfois de se voir attribuer sans raison une citation dithyrambique... «Euh pardon Mr Du DVD mais nous n'avons jamais écrit que votre film était formidable», «Ah si si monsieur de l'Ecranbis, on a trouvé toutes les lettres sur votre site...» «Ah bah oui vu sous cet angle... Bon ben ok alors» . Par chance avec Battleship Pirates édité par Elephant Films il y a quelque semaines, le problème est tout autre. Car si La phrase «Le film le plus space de l'univers !» n'est pas de nous mais nous l'aurions volontiers signé …Décollage immédiat .



Nous voilà propulsés à la fin du 21e siècle, en l'an 2097 pour être exact... L'Exorcio Deus Machine, organisation militaro-religieuse mène depuis l'espace un combat sans relâche contre les forces du mal. Envoyé sur terre derrière les lignes ennemies pour affronter d'étranges petits «démons rieurs», le Baron, croisé légendaire et héroïque bras armé de dieu, tombe dans les griffes de Miss Pervertum, une sorcière en chaleur semblant développer un certain goût pour l'épilation du maillot. Cette démoniaque beauté projette, bien sur, de torturer notre héros mais surtout de s'approprier sa sainte giclée! Le précieux liquide lui permettra de fertiliser une créature de l'enfer, fils du diable, nommé Ragnarok et de créer une nouvelle portée de monstres, une race ultime de démons. 

Par chance, le lieutenant Alexander, fidèle compagnon du Baron est lui parvenu à prendre la fuite et à rejoindre le quartier général de l' Exorcio Deus Machine, dans un satellite en orbite autour de la terre. Mais contre toute attente, l'état major de l'organisation, représenté par le colonel Domenico refuse de risquer de nouvelles pertes humaines en envoyant un commando au secours du baron. Alexander est invité à se faire mettre un bras au sens propre et figuré (vous comprendrez en regardant le film) et seule Ira Bowman, une jeune femme lieutenant un tantinet revêche, sera envoyée sur Terre pour une mission quasi suicide. 



Difficile de poser des mots sur le visionnage de ce «Battleship Pirate» tant le spectacle proposé part, excusez nous du peu, «dans tous les sens». Derrière ce retitrage français, nous retrouvons en fait «EL BARÓN CONTRA LOS DEMONIOS», également connu au japon sous le titre «Star troopers» (Sutâ Turûpâzu ). Une péloche espagnole azimutée signée par la main d'un certain Ricardo Ribelles et dont on nous souffle dans l'oreille gauche qu'elle pourrait être l'extension d'un court métrage réalisé en 1996. Au menu , un univers mediévalo-rétro-futuriste quasi indescriptible puisque brassant les références à coup de pelle : Jules Verne, héroic fantasy pur Jus, Star wars et à son géniteur (Le lieutenant Alexander se payant une belle tête de George Lucas) ... Le tout saupoudré de sucre manga... Pour adulte. 

Visuellement l'effort se veut tout aussi compilatoire, Stop motion , effets numériques, poupée semblant sortie d'une film de Jim Henson, se bousculent à l'écran rappelant par moment l'excellente série Germano-canadienne Lexx ou quelques plus obscurs mais néanmoins délicieux patchworks filmiques (l'improbable SHE d'Avi Nesher) à moins qu'il ne faille y voir une version X des maîtres de l'univers. Chacun choisira son camp.



Imperturbable, Ricardo, lui, est au four et au moulin. Producteur, scénariste, designer, réalisateur.... Battleship Pirates a un arrière goût de one man show cinématographique. On dit que notre homme se plaît à rapprocher son travail de l'oeuvre de Jack «The King» Kirby... Légendaire co-créateur de Captain America, Hulk, Thor et autres 4 fantastiques. D'ailleurs son Baron au look indiscutablement comics n'est-il pas un super héros comme un autre ? «ou pas» serions-nous tenter de répondre. A l'instar d'autres efforts du même genre: l'allemand «Star Cruiser» , le québécois «Galactic Assault» pour n'en citer que deux, «Le baron contre les démons» fleure autant l'amateurisme que la passion dévorante.... 

Reste que le bordélisme joyeux, la richesse conceptuelle et le culot nécessaire à l'abordage d'un tel scénario avec si peu de moyens l'emporte ici sur l'à peu prés esthétique. Vu comme une réponse européenne au V cinéma nippon, la pilule n'a même pour ainsi dire aucun mal à être avalée. Voilà qui explique sans doute qu'El baron ait eu les honneurs de quelques sélections festivalières (BIFFF, LUFF et j'en passe). Alors ne le cachons pas, Battleship Pirates risque de laisser bon nombre d'amateurs de SF sur les fesses (Mais c'est quoi ce truc ? ), de ce côté ci du web, on trouve à  cet Ultrabis bien barré un arrière goût de reviens-y mention  "Pour public avertis !" .



Le disque :

Pas d'énorme surprise du côté d'Elephant Films qui nous permet de découvrir Battleship pirates dans un master au format d'origine mais 4/3 et non 16/9. Pour le même prix vous aurez droit des mixages français et espagnols Dolby Digital 5.1 à la spacialisation discrète ainsi que des sous titres français. Sachez enfin que la galette embarque une galerie de photos et une bande annonce !