Attaque à mains nues : critique et test DVD



Tout vient à poings à qui sait les tendre ! Cet adage tarabiscoté aurait pu coiffer les frappants visuels d'«attaque à mains nues». Mais le minou fumant a préféré annoncer la couleur d'un plus prometteur «elle va vous éclater»... En lettre de feu sur un ciel magmatique s'il vous plaît. Deuxième titre d'une collection plus couillue qu'elle en a l'air (Femmes d'action ou femmes en action, on ne sait plus trop) notre opale du jour a envoyé votre serviteur au tapis … Chronique par K.O.

The fist impression est la bonne...

«Fatche !» Comme on dit chez moi, nous voilà gâtés. Après «Une Femme Dangereuse» retroussée il y a quelques jours dans ces modestes colonnes numériques, voilà qu'une nouvelle galette féline atterrit en flammes sur le ring de nos platines. Commis par Cirio H. Santiago, cinéaste culte et pisseur de bobines, champion de la Blacksploitation et du flix militaro-vietcong sans le sou, FireCracker porte le code génétique d'un cinéma philippin en pleine bourre. Le prototype de la bobine torchée en six jours dans l'accablante chaleur de Manille. Une carte postale cogneuse à l'exotisme délicieux. Mais que serait ce sandwich sud-est asiatique sans deux belles tronches d'Amérique ? A ma droite, l’actrice Jilian Kesner Graver, femme de Gary Graver (fidèle collaborateur de Fred Olen Ray, le monde du cinéma est décidément petit) qui a débuté sa carrière à la télévision américaine (dans Happy days entre autre) .

Elle jouera de ses charmes dans quelques séries B notoires (Beverly Hill's Vamp, Raw Force). A ma droite le beau, le blond, le “torse poilu”, le moustachu Darby Hinton, qui traîna son futal fringant sur les plateaux de Greydon Clark (The Return, Terreur extraterrestre) comme sur ceux de ce coquin de Sidaris (Malibu express). Dès les premières minutes, le ton est donné. Un prologue sportif au délicat parfum de gymnase et de kimonos sale suivis d'un générique pétaradant. Musique électronique 80's, jolie pépète enchaînant les prises de karaté sur fond noir. Le nanaromètre s'affole, la bouche devient pâteuse, le slip se serre, l'orgasme oculaire n'est pas loin. Retenez-vous car la suite vaut son pesant de boîtiers Amaray, de cassettes Betamax et de Sopalin souillé.

Mais c'est qu'elle va tirer, la moustache !
Susanne Carter, poupée qui fait gnon, ceinture noire et culotte blanche, débarque aux Philippines dans l'espoir de retrouver une sœur portée disparue. Son périple touristique va la conduire dans un étrange club de karaté où armée de ses seuls poings, la belle va rendre justice et coup pour coup. Cette obscure histoire de vengeance, rappelant les exploits de Diana dans “TNT Jackson” s'autorise, outre ses attendues séquences de castagnes quelques sublimes dérapages exploitatifs. Il y a d'abord cette scène magique, flirtant avec l'imagerie du Slasher et dans laquelle Jillian combat ses assaillants en sous vêtements puis pare-chocs à l'air. On me souffle dans l'oreille gauche qu'elle aurait été en fait tournée par un certain Allan Holzman (jeune poulain de l'écurie Corman et futur réalisateur de "Mutant" pour la New World ) dans le but d'enrichir et d'encanailler le métrage de Santiago.

 Tout aussi «weird», une véritable scénette érotique déviante s'est glissée dans le montage... La chose, superbement éclairée (et sans doute elle aussi tournée aux États Unis), frôle le Foot job pour verser dans la découpe de fringues au couteau. Extraordinaire ...Sublime...Immanquable ! Lorsque le disque livre ses dernières rotations, ultime tour de galette avant de retrouver le menu, le spectateur s'éveille, les mirettes engluées et les arpions engourdis. Attention les junkies de péloche, cette «bobinette B», c'est de la pure, de la non coupée... On la consomme avec modération, sous assistance respiratoire, la main tenue par un médecin du sport. 

Elle va te faire manger à la baguette !


 Le reste est une vague histoire de pied dans la gueule, de poings dans les burnes et de perruque douteuse. C'est dire si l'achat de cette galette s'impose à tout amateur d'action flix tendance Karaté Kitsch. À commander d'urgence (n'attendez pas, ils n'ont pressé que 500 exemplaires) sur le site de l'éditeur http://lechatquifume.com/ et ce pour le prix d'une moule frite sans boisson sur le port de Palavas. Merci qui ?  Stéphane et Gildas...

Le disque :

Le chose nous parvient dans une séduisante galette trouée et un master 1.77 à l'image «bandante». Rayon «canal auditif», le choix se fera entre une piste anglaise d'origine (sous titrée) et un doublage frenchy savoureux. Au fond du sac, une paire de scène inédite et une poignée de bande annonce. Une édition qui a du chien... Ou du chat...On vous laisse trancher.

Jillian crève l'écran