Dreamscape: critique et test Bluray


L'été s'étiole... Le visage de votre chef de service apparaît parfois sur le sable, tronche de cake, lèche cul magnifique au regard bovin dessiné par les dernières vagues d'août. Chaque baignade a désormais le goût de la brasse ultime, un arrière goût  de péage voire un  parfum d'aire d'autoroute. Ne soyez pas trop tristes, amis plagistes et vidéovores, la rentrée vidéastique devrait mettre dans vos cartables quelques disques dont vous nous donnerez des nouvelles. A commencer par ce «Dreamscape» parachuté en édition DVD et Bluray par Carlotta, avec un tout nouveau master haute définition s'il vous plaît. La chose devrait être disponible le 20 août. Ecranbis.com a pris un peu d'avance...



L'Amérique des années 80 est-elle le reflet, la redite involontaire, de celle des années 50 ? La question turlupinera aussi bien l'historien que le cinéphile, obligés de constater que les deux décennies entretiennent malgré elles d'étranges rapports. Tandis que les républicains s'installent à la maison blanche, que l'imaginaire Spielbergien contamine le cinéma d'exploitation, une autre face de la série B fait de la résistance, distribuant la bonne parole sous le manteau. Est-il question de politiser le thriller ? Ou de «thrilleriser» le message politique ? Nul ne le sait vraiment , mais une chose est sûre, les rejetons de l'Oncle Sam auront désormais de quoi se réveiller en sueurs ! Ce cauchemar américain semble d'ailleurs tout entier contenu dans Dreamscape. Le film de Joseph Ruben, lancé sur les rails de «Brainstorm» et «A Nightmare on Elm Street» , soudoie le marchand de sable pour pénétrer, en douce et à l’œil, le monde des rêves.



Il y a d'abord Alex Gardner (Dennis Quaid), médium, télépathe et télékinesiste prodige, utilisant ses extraordinaires facultés à la marge du monde... entre courses de chevaux, petites combines et conquêtes amoureuses. Pour les beaux yeux de Jane DeVries (Kate Capshaw), Alex accepte de retrouver le laboratoire d'une vieille connaissance, le Docteur Paul Novotny (Max von Sydow). Mi cobaye, mi cowboy, le jeune homme est invité à  pénétrer les rêves d'autres patients, affronter vaillamment leur peur et névroses, remonter à la force des bras  jusqu'à la  source de l'effroi. Mais ce programme scientifique à priori fantasque n'est pas complètement déconnecté des réalités de ce monde. Un organe secret du gouvernement veille au bon déroulement de ces séances de siestes aux frontières de la parapsychologie. Un objectif en tête, doter les États-Unis d'un moyen d'exploration du subconscient doublé d'une arme secrète.



Le film de Ruben est en quelques sortes au carrefour des différents courants de la SF américaine. D'un côté le postulat scientifique, si cher au cinéma des seventies, son versant psychanalytique frôlant avec une candeur désarmante l'expertise psychologique d'un test de «Jeune et Jolie», prolongeant le discours Freudien dans un meli-mélo parapsychologique absurde. De l'autre côté, ce cinéma en guerre, ce cinéma de guerre froide, intrinsèquement névrosé et paranoïaque,  n'ayant de cesse d'interroger et de s'interroger : le remède peut il être pire que le mal? L'idéal peut il justifier l’injustifiable ? Un questionnement d'outre Atlantique (toujours d'actualité au passage) qui atterrit ici en catastrophe sur la piste hollywoodienne. Crash dans l'usine à rêve pourrions-nous dire, conférant à «Dreamscape» un double code génétique.



Car non content d'assurer la digne descendance de la SF des 50 puis des 70's, le jet de Rubben reste ostensiblement et profondément une fleur des sacro saintes années 80. Une œuvrette plus colorée qu'effrayante, ramenant dans le cadre son éternel môme en détresse  son bel antihéros, sa blonde à brushing (appelée à devenir Madame Spielberg, c'est un signe) et son déluge d'effets spéciaux Old school . Le tout enveloppé dans une symphonie électronique signée Maurice Jarre, s'il vous plaît. En résulte une film charmant d'un bout à l'autre, définitivement intéressant mais sans doute trop frontal dans son développement et trop ancré dans son époque pour véritablement créer l'émotion. Je serai tenté de dire qu'il en reste ce qu'il reste lorsque le temps est passé... 99 minutes de pure nostalgie ? Peut être... Sans doute même. Mais pourquoi s'en priver ?




Le disque :

Passage à la Haute définition réussi pour Dreamscape qui profite d'un tout nouveau master 1080/23.98p au format d'origine 1.85. Un transfert pas forcement à tomber à la renverse mais à priori très au dessus de ce que délivre le Bluray américain. Rayon plaisir des tympans, le disque reprend les pistes originales (DTS HD MA 5.1 et stéréo) et française ( DTS HD MA 2.0 accompagnées de sous titres. Dans la section suppléments : Un interview d'époque de Dennis Quaid ( 15 minutes en VOST) et une bande annonce. Notons que ce bluray reprend les splendides visuels d'origine et se trouve coiffé d'un sur étui cartonné. Le Disque HD étant vendu au même prix que le DVD, nous nous pouvons que vous inviter à vous tourner vers le Bluray.