From Beyond : Critique et test DVD


«Cramptonnez vous à vos slips, Barbara est de retour !». Diffusé le mois dernier en dvd et en bundle avec le magazine Mad Movies, "From Beyond" fait son apparition sur les linéaires de l'hexagone en Bluray et DVD. Des éditions signées par un éditeur dont le récent virage dans le fantastique pur jus n'est pas pour nous déplaire.Après quelques jours d'activités restreintes (Mais c'était pour la bonne cause...) Ecranbis.com ouvre ses colonnes numériques et sanglantes à l'au delà... Attention c'est culte
!

Tout est dans le...enfin les titres...

Au cœur de la nuit, dans une bâtisse isolée, le Dr Pretorius et son jeune assistant Crawford Tillinghast, cueillent un curieux  fruit sur l'arbre de la  recherche. La stimulation de l'épiphyse ouvrirait une porte sur une dimension parallèle. Mais cette avancée scientifique va malheureusement avoir un prix. Une créature arrache la tête du savant et Crawford, accusé de ce meurtre est interné dans une hôpital psychiatrique. Une belle psychiatre, le Dr. Katherine McMichaels décide de ramener Tillinghast sur les lieux du crime. Sur place elle découvre que la machine infernale de Pretorius n'est pas une affabulation de son patient. Et en dépit du récit comminatoire de ce dernier,  elle décide de reprendre l’expérience là où elle s'est arrêtée, au péril de sa vie...

Cette année la gastro est explosive !
"...Jeffrey Combs dans un nouveau rôle de scientifique agité,  Barbara Crampton plus magnétique que jamais, un savant porté sur la chose.... Le tout emberlificoté dans une adaptation très libre des écrits d'HP Lovecraft. "

 1986, Stuart Gordon, Brian Yuzna et le scénariste Denis Paoli entendent sans doute profiter du succès inattendu de leur «Re-animator» pour déverser un nouveau flot de cauchemars dans les salles obscures. Ils ne sont pas les seuls. L'empereur Band, Charles de son prénom, qui eu le nez de s'en octroyer la distribution (en grattant un peu de paternité au passage) déroule un tapis plaqué or. From Beyond sera tourné à la Dinocita, studio romains mythiques qu'il vient juste d'acquérir et qui abritèrent en d'autres temps la production de Barbarella. Le budget (juste sous la barre des 5 millions de billets verts) qui multiplie par trois l'enveloppe effet spéciaux de Re-animator et le planning (8 semaines de prise de vue) semble à priori confortables pour une production horrifique de cet acabit.

Mais Band voit double et impose que la production de cette nouvelle plongée dans l'univers Lovecraftien soit rentabilisée par le tournage préalable d'un "quikie" horrifique annonçant pour certain l'univers d'un saga à avenir (Puppet Master): ce sera Dolls. La tache acquittée avec talent et sens de l'économie (Le film n'aurait coûté que la moitié des 3,5 millions de dollars initialement prévus), notre fine équipe s'attache à reprendre tous les éléments constitutifs du succès de Re-animator. A commencer par Jeffrey Combs dans un nouveau rôle de scientifique agité, une Barbara Crampton plus magnétique que jamais, un savant porté sur la chose et l'épouse du réalisateur Carolyn Purdy-Gordon dans un nouveau rôle de toubib. Le tout emberlificoté dans une adaptation très libre des écrits d'HP Lovecraft. 

"...From Beyond pourrait apparaître comme une parabole charnelle. Doucement, sur l’hédonisme les gars, la pente est glissante, et si il n'y a pas de mal à se faire du bien, sachez qu'il n'y a pas non plus de plaisir sans mal." 

C'est officiel la bite à Rocco a désormais des jambes
Le canevas narratif très «Frankensteinien» (quand vous ne trouvez pas un mot, inventez le) doit finalement beaucoup au cinéma fantastique de papa. Un jeune premier, une demoiselle au cou (Pas de mauvais jeu de mot, s'il vous plaît), un savant fou, un inévitable déraillement expérimental et l'apparition monstrueuse qui en découle... pour en découdre. La proposition de From Beyond est à peu de chose près celle de Re-animator. Un doigt pointé sur l'aveuglement tout scientifique de l'homme en blanc... qui à force de courir le lapin du savoir, finit par ouvrir des portes qu'il aurait mieux fallu laisser fermées. Mais la rampe à laquelle le Dr Pretorius s'agrippe durant sa descente aux enfers, est elle vraiment celle de la recherche et de la connaissance ? Ne serait-il pas plus guidé par une exploration du plaisir sensuel et de la jouissance ? En ce From Beyond pourrait apparaître comme une parabole charnelle. Doucement, sur l’hédonisme les gars, la pente est glissante, et si il n'y a pas de mal à se faire du bien, sachez qu'il n'y a pas non plus de plaisir sans mal. 

C'est à cette heure là que tu rentres ?
 
Le film avance de même quelques pions nouveaux en titillant l'épiphyse de ses personnages par la résonance d'une machine bizarroïde coiffée de diapason. Il y a aussi et peut être même surtout cet idée de digestion génétique et de fusion corporelle que Yuzna recyclera non sans audace une décennie plus tard dans son orgiaque «Society». Cet amalgame conceptuel trouve dans «From Beyond» une expression graphique colorée et baroque, rappelant autant les travaux du grand Phil sur «The Thing» que les photos flashy des productions Empire de l'époque (Terrorvision). Le film de Gordon est indiscutablement généreux dans ce qu'il donne à voir ...Dans sa vision de l'enfer (ses créatures en perpétuelle mutation) et sa vision du paradis sur terre (Mademoiselle Crampton, chaude comme un beignet , y porte le cuir et le string ficelle avec une rare élégance.) Pour le même prix , Gordon et Yuzna osent un hommage au «Zombie» de Romero en convoquant d'un main l'acteur Ken Foree et en autorisant de l'autre, Jeffrey Combs commandé par une glande pinéale érectile (Bonjour le symbole) à dévorer quelques cerveaux. Le cinéphile lui savoure.

"Cet amalgame conceptuel trouve dans From Beyond une expression graphique colorée et baroque, rappelant autant les travaux du grand Phil sur The Thing que les photos flashy des productions Empire de l'époque" 

Oui c'est ça Barbara, choppe moi par les coudes...

Devenu culte après coup (Le film ne parviendra pas égalé le succès commercial de Re-animator), From Beyond était jusqu'à ce jour resté inédit en DVD et Buray dans notre beau pays et nombreux étaient les cinévores à s'être tourné vers l'import. Saluons donc l'initiative de Sidonis !Allez faite moi pêter les cartes bancaires !

Un œil sur le disque:

Sidonis livre "From Beyond" dans une belle copie Flat (1.85) et dans son montage cinéma d'époque. Ce qui a sans grande surprise soulevé un émois certain auprès des dvdvores de l’hexagone. Un peu dur pour l'éditeur à qui l'on a reproché il y a quelques mois de proposer Lifeforce en version intégrale aux prix de quelques sauts de langue ( VF VOST) et à qui on reproche maintenant très exactement l'inverse.  Sachez que le tout s'accompagne de piste VO et VF, de sous titres français et d'un document "Beyond Lovecraft" signé par la main de Marc Toulec mais présenté par un avatar féminin. Dis-donc Marco, tu aurais quelque chose à nous dire ? 


Un menu au diapason !