Journée noire pour un Bélier : Critique et test DVD



Encoure émoustillé par le succès critique de son irréprochable Bluray du «Venin de la peur», Le chat qui fume rempile et accroche deux nouveaux Gialli à ses filets. Du dvd en digipack classieux...et des effusions de joies dans la bissosphère où l'on croit à la résurrection de la ligne éditoriale grande époque de Néo Publishing. Du coup, les galettes partent comme des petits pains et une fois n'est pas coutume, à l'heure où Ecranbis.com s'est fendu d'une chronique de «L'affaire de la fille au pyjama jaune» le chose était déjà «sold out» sur le site de l'éditeur. Vous avez de la chance, il reste encore quelques «Journée pour un bélier » à se mettre dans la platine... et c'est justement ce Giallo grande époque qui occupe nos colonnes numériques aujourd'hui. 


Produit dans le sillage de «L'oiseau au plumage de cristal» , «Giornata nera per l'ariete» pourrait se voir taxer d’œuvre de commande. Mais si l'effort de Luigi Bazzoni apparaît bien comme un réponse ou une réplique au chef d’œuvre de Dario Argento, il n’oublie pas pour autant d'être un film à part entière et surtout un bon giallo. Les plumes les plus bis et acérées de l'hexagone ont beau observer le genre d'un regard éminemment amoureux, à travers le prisme d'une nostalgie galopante, il est encore à ce jour possible ( pour combien de temps, je vous le demande?) d’émettre quelques resserves sur les propositions pelliculaires qui suivirent le courant transalpin. Ou plutôt de convenir que non, effectivement en matière de Giallo, tout ne se vaut pas. Si «L'affaire de la fille au pyjama jaune» était resté totalement inédit dans notre magnifique pays de petits prétentieux arrogants, «Giornata nera per l'ariete» connu lui une destinée plus enviable et une sortie vidéo en VHS chez Delta Vidéo Diffusion sous le titre un peu bizarroïde mais pas complètement à côté de la plaque : Jour Maléfique. 



Le menu semble à première vue bandant … Franco Nero, Silvia Monti, Edmund Purdon embarqués dans un enquête donnant à l'expression «Le mardi c'est permis» une saveur tout à fait inédite et une définition jusqu’au-boutiste . Mais qui est donc la bestiole cornue que nous promettent script et titre en chœur ? Faut-il la voir dans les entres répliques d'un Franco Nero, à la fois fringant et fatigué, rappelant la méticulosité obsessionnel et le tact relatif d'un Paul Kersey (Death wish quand tu nous tiens) ou l'instant d'après le Paulo Gatineau d'un Camping... pineur à moustache trimbalant son machisme entre deux paires de fesses ? Allez, on se l'accorde «Journée noire pour un bélier» donne parfois dans la nonchalance, y'a un petit ventre mou comme on dit ! Mais Bazzoni compense avec adresse... Pensez-y mesdames cet été sur les plages de la Grande Motte, en voyant défiler les Apollons d'hier, assumant leurs petits bidons poilus au nez des sous Kendji Girac, tablettes de chocolat en évidence , inexpérience en bandoulière. Et puis entre nous, vous vous prenez pour qui là les belles de loin ayant pas inventé l'eau chaude ? Hein ? Salopes va ! 



Laissons tomber les chèvres, revenons à nos moutons ou plutôt notre bélier. Je disais donc, avant que vous me coupiez, que oui décidément ce «Jour noir pour un Bélier» en avait sous le capot et dans le coffre et si le jet de Luigi Bazzoni ne peut nullement se voire taxer de masterpiece , pour de sombres raisons de chronologie et de rythme, il s'affiche pourtant comme une œuvre affûtée et délicieusement malsaine. Dit autrement, si vous ne deviez voir qu'un Giallo, cela ne sera pas forcement celui ci, mais si le genre vous turlupine, ne serait-ce qu'un peu, cette édition se doit de figurer dans vos prochaines listes d'achat. Faites vite car, les galettes de l'éditeur ont la fâcheuse habitude d'embrasser un vif succès auprès des bissophiles et de se retrouver épuisées en moins de temps qu'il ne faut pour l'écrire. Je dis ça, je dis rien...




Un œil sur le disque :

Copie acceptable et au format flat, pistes italienne et française sont au menu de ce digipack. Dans le coffre à bonus, des bandes annonces et les témoignages de Vittorio Storaro (Directeur photo) et Franco Nero.