Cell Phone: critique et test Bluray


Stephen King n'en finit plus de coucher ses cauchemars et ses coups de flip sur le papier … Publié, il y a plus de dix ans déjà, son roman «Cellulaire» pointait d'un doigt tremblant le dieu smartphone et  faisait de nos petits compagnons connectées le vecteur d'une infection d'un nouveau genre. Bizarrement, la chose n'avait pas encore eu droit à une adaptation cinématographique ou télévisuelle digne de ce nom. «Enfin presque», tiqueront les connaisseurs. Il y avait en effet beaucoup de «Cellulaire» dans le très sympathique «The Signal» de  David Bruckner, Dan Bush et Jacob Gentry. C'est désormais chose faite avec «Cell» qui  nous parvient sous un nouveau titre «Cell Phone»  ( Il faudra qu'on nous explique un jour, cette mode des titres français en anglais) le 21 septembre prochain dans des éditions Bluray et DVD estampillées Marco Polo Production. C'est à dire quelques jours avant la sortie des disques américains... Fatche François Hollande aurait-il réussi  à  à inverser la chronologie des médias à défaut de la courbe du chômage ?  Ah non, le film était déjà disponible outre atlantique en VOD depuis un bail,  me souffle mon chat en train de remplir sa demande d’adhésion aux «Républicains». Sale Bête !



"Le bonheur est simple comme un coup de fil... Ou pas."

Le bonheur est simple comme un coup de fil... Ou pas. Dans  «Cell Phone», les criards et numériques « dring dring » des téléphones mobiles semblent célébrer l'apocalypse. Recevant simultanément un curieux appel, des millions d'américains sombrent dans la folie et l’hystérie. Les quelques chanceux en panne de batterie au moment du drame, échappent à ces bouffées délirantes et sanglantes mais vont devoir tenter de survivre dans un monde dévasté. Parmi eux,  un certain Clay Riddell (John Cusack ),dessinateur de bandes-dessinées  et Tom McCourt (Samuel L. Jackson). Stephen King est au scénario, Tod Williams, le réalisateur d'une des sequelles de Paranormal Activity, est à la barre et le duo Cusack/L.Jackson de Chambre 1408 se trouve réunit.





"Quelque part entre le périple post apocalyptique et cinéma zombie, sa critique sociétale en bandoulière,  le jet  de Tod Williams marque des points en tissant sa toile..."

 Sur le papier «Cell» promet beaucoup et au final,  n'en déplaise aux quelques critiques peu emballées traînant sur la toile, ne démérite jamais. Quelque part entre le périple post apocalyptique et cinéma zombie, sa critique sociétale en bandoulière,  le jet  de Tod Williams marque des points en tissant sa toile... Au point de faire parfois penser au ton si particulier des mini séries dont bien des œuvres du « roi de l'horreur» ont été l'inspiration. Redoutablement bien écrit et torché avec grand soin, « Cell Phone » n'a finalement qu'une seule et unique tare,  celle de contenir, voire de compacter son propos dans une grosse heure et demi. Personnages et intrigues auraient sans doute mérité plus à défaut de mieux.Un poil expéditif donc, « Cell » donne sans cesse l’impression d'un survol et souligne par la même occasion toute la difficulté de l'adaptation cinéma d'un œuvre littéraire.




"En boite depuis des lustres et resté bloqué des lustres  dans les limbes du septième art, en raison de grosse difficultés de distribution, Cell phone est indiscutablement une bonne surprise."

Ce qui n'est pas survolé par contre, c'est bien le message et le récit d'une alienation de l'humanité prenant la forme d'une mise en réseau. « Cell phone » est un film d'horreur pour les connected people.  Mais aussi et peut être  même surtout pour  les robins des toits, les anti ondes, les chercheurs de zones blanches, les inquiets de tout, les paranoïaques de tout poil. En boite depuis des lustres et resté bloqué des lustres  dans les limbes du septième art, en raison de grosse difficultés de distribution, «Cell phone» est indiscutablement une bonne surprise. Alors n'écoutez pas les plumes grincheuses, si vous aimez « King » ou si le cinéma zombie est votre dada, il y a de fortes chances pour que «Cell » vous emballe...






Un œil sur le disque :
Un master HD impeccable et respectueux du scope d'origine, des pistes françaises et anglaises sous titrée. Rien à redire si ce n'est une section supplément peu généreuse avec un court making off au ton très auto promo.