Phantasm: Critique et test DVD



Dans la série "On ne l'attendait plus...mais alors plus du tout", le Phantasm de Don Coscarelli se pose là ! Alors que les premiers fantasticovores trouvent le chemin de la plage, la chose nous parvient dans des éditions DVD et Bluray, chargées de suppléments. De quoi redonner la banane aux moins chanceux des lecteurs de l'Ecranbis.com, restés coincés dans la grisaille des villes. On s'est coincé la dite galette entre deux Xanax et deux menthes à l'eau et on vous en dit tout le bien qu'on en pense.



"Une Œuvre définitivement mystérieuse, aux allures de cauchemars éveillés, décousue au point d'en devenir interrogatrice..."


Il n'est pas rare d'entendre au détour d'une conversation que la carrière cinématographique du sieur Coscarelli se serait retrouvée enfermée voire, soyons fous, serait toute entière contenue dans le développement d'un franchise horrifique, celle de Phantasm, il va sans dire. Bien entendu l'affirmation s'avère très réductrice mais n'embrasse pas pour autant la nature de contre verité. Mis à part les aventures hautement poilantes d'un Dar L'Invincible (Avec un Marc Singer au sommet de sa petite gloire) et le ratage artistique d'un pourtant très prometteur Bubba Oh-Tep, la filmographie du cinéaste fait un peu grise mine ou plutôt semble-t-elle avoir été occultée par le succès de Phantasm et de ses suites.



"...la préférence de l'image sur la narration aboutit à la construction d'un édifice bancal mais d'autant plus effrayant qu'il échappe à tout  sentiment de déjà vu, toutes règles. Un chef d’œuvre involontaire, ricanerons certains."

Œuvre définitivement mystérieuse, aux allures de cauchemars éveillés, décousue au point d'en devenir interrogatrice...Ici à l'instar d'un Stephen King, Don Coscarelli semble recycler avec plaisir plusieurs décennies de mauvais rêves et de réveil en sueurs. Mais lorsque le maitre de l'horreur s'amuse à habiller ses visions infernales d'une implacable logique et de justifier ses fantasmes morbides par des récits diaboliquement imaginatifs, le second joue une toute autre partition. Dans Phantasm, entre ellipse et chainons manquants,  tout semble sortir, jaillir de nulle part pour y retourner sans guère plus d'explication. Ainsi le voyage proposé épouse la forme des rêves avec succès.


"Formidablement tarabiscoté, Phantasm apparait comme une fable horrifique radicale au risque peut être de perdre quelques spectateurs en route."

Il y a donc quelque chose du cinéma de Lynch, la maitrise en moins, la sincérité en plus, du moins présume-t-on...Et la préférence de l'image et du concept sur la narration aboutit à la construction d'un édifice bancal mais d'autant plus effrayant qu'il échappe à tout  sentiment de déjà vu, toutes règles. Un chef d’œuvre involontaire, ricanerons certains. Et il  y en effet un peu de cela. Formidablement tarabiscoté, Phantasm apparait comme une fable horrifique radicale au risque peut être de perdre quelques spectateurs en route. Mais pour quiconque s'est  délecté dans un passé cinéphilique glorieux de la prime apparition du Tall Man, il va de soit que le visionnage de cette galette a la saveur des retrouvailles émues.



Un œil sur le disque:

Le disque simple définition ( Comprendre DVD) que nous avons eu dans les mains présente "Phantasm" dans un master au format d'origine et d'un point de vue qualitatif très satisfaisant. Mais il sera sans doute plus judicieux de se tourner vers l'édition Bluray car le film mérite la haute définition. Côté plaisirs auditif, des pistes françaises et anglais sous titrées avec pour seule faute de goût l'absence de sous titres anglais. On se consolera avec une partie bonus plutôt généreuse et instructive.