Bach films : Triple Review !



On ne vous cachera pas que l'année 2017 fut quelque peu éprouvante pour l'Ecranbis.com, aussi on ne mouillera pas les mouchoirs au moment de tourner la page. Nous vous souhaitons bien sûr une heureuse année 2018, riche en plaisirs cinéphiliques et en trouvailles culturelles. D'ailleurs, nous profitons de ce redémarrage éditorial pour nous acharner sur la dernière cuvée Bach Films. Trois bobines avaient échappé à nos platines en décembre, elles passent aujourd'hui sur billard de l'Ecranbis.


Le loup-garou de Washington

La lycanthropie s'écrit en lettre capitale ! Avant Le loup garou de Londres et celui de Paris, la plus poilante des créatures engendrées par la littérature fantastique nous avait envoyé une carte postale de Washington. En 1973, le cinéma américain accouche par l'intermédiaire de Milton Moses Ginsberg d'un métrage définitivement curieux puisque renvoyant sa bête et son récit lycanthropique dans l'arrière plan d'une satire politique. Bien plus que les métamorphoses datées mais joliettes d'un Dean Stockwell en homme loup , nous retiendront un coup de griffes acérées, plantées dans la chair du cirque démocratique. La présidence évoquée n'est peut être pas très éloignée de celle de l'actuel président Trump, elle même étonnamment proche de celle de notre ex président des bisous.

"un métrage définitivement curieux puisque renvoyant sa bête et son récit lycanthropique dans l'arrière plan d'une satire politique"

 Le message pas très caché de ce Werewolf of Washington tient beaucoup moins du « Gare au loup !» que de l'appel à l'abstention. En d'autres termes, lors des prochaines élections, restez chez vous et regardez «Le loup garou de Washington», vous ne gagnerez pas forcement grand chose mais au moins vous n'aurez pas perdu votre temps. Très inattendue, cette édition DVD permettra à ceux qui étaient passés en pleine ère de la VHS, à côté de cette pépite , de se faire les dents. Dans les bonus, un autre monstre attend le cinéphile: Teenage Monster de Jacques R. Marquette, série B datant de l'année 1957. Deux films pour le prix d'un. Voilà ce qu'on appelle une galette au poil ! 


Le justicier et la reine des crocodiles.


Autre bizarrerie notoire, «Le justicier contre la reine des Crocodiles» (Golok Setan/ Koral le Justicier) a le mérite de marier heroic fantasy et art martiaux, sous le soleil radieux du cinéma indonésien. Un métrage littéralement fou plein de coups de pied dans la tête, d'hommes crocodiles, de rochers volants, de rayons lasers et de scènes gores ,sans oublier, une indispensable reine aussi nymphomane que maléfique. Le film de Ratno Timoer rappelle à pratiquement à chaque scène que le fossé culturel n'est nullement une vue de l'esprit. Difficile pour le spectateur occidental de véritablement goûter à ce spectacle gargantuesque.

«Le justicier contre la reine des Crocodiles a le mérite de marier heroic fantasy et art martiaux, sous le soleil radieux du cinéma indonésien"

 Tout juste est-on convié à une stupéfaction très naturelle. Car oui de toute évidence, il paraît fort difficile de faire le tri dans une telle pagaille conceptuelle et visuelle. Il faudra donc se contenter d'en prendre plein les mirettes et plein le cerveau frontal sans se poser trop de questions. Histoire de permettre le voyage retour, Bach films s'est autorisé à doubler le programme , proposant dans les suppléments un second film «Au pays de la magie noire» (1975). «Oh Coquin de sort ! » comme on dit chez nous ! 

Silent Night Bloody Night

Celui-ci n'est pas à confondre avec «Silent night, deadly night» , et est connu pour avoir été le tout premier film distribué par la Cannon sur le territoire US. Une exploitation sur le tard, deux années après sa production, un tour des drives-in de la belle Amérique et une chute dans le domaine public... Le destin de ce petit slasher, froid comme la mort, peut paraître à première vue peu enviable. Pourtant , riche d'une ambiance crépusculaire et «creepy» , le film de Theodore Gershuny va connaître le succès sur le tard, profitant de l'age d'or de la vidéo locative pour entrer, sans frapper dans le culte.

" Une vraie histoire de dingues !"

Bien plus subtile que ne le laisse présager ses quelques premières minutes, «Silent night, bloody night» a le mérite de jouer la carte du climat jusqu'à un dénouement particulièrement gratiné. Une vraie histoire de dingues, me souffle-t-on dans l'oreille. Allez, assez de spoilers, si guetté par la crise, vous ne pouviez vous offrir qu'une seule galette sur les trois, nous ne saurions que trop vous recommandé de vous jeter sur cette dernière. D'autant plus qu'elle est présentée dans un master au format et accompagnée de l'excellente démo « Des gants sur la nuque », réalisée par David Marchand.



*Ces trois disques sont disponibles un peu partout sur internet au prix de 9€99 le disque double programme. notamment sur le site de l'éditeur : http://bachfilms.com/

I.A.