Mineurs 27 : Critique et test DVD



Après avoir co-réalisé avec Gilles Lellouche le soporifique "Narco" (2004), Tristant Aurouet tente sa première aventure cinématographique solo avec Mineurs 27.Très discrètement sorties en salle en septembre dernier, ces 96 minutes auront droit à une seconde chance le 2 février grâce aux efforts de BAC Vidéo. Ecranbis.com a reçu la galette en pleine tête ...

Synopsis :


Vincent Descharnes est un flic de province à l’allure ordinaire. Il y a dix ans, il a enterré une sale affaire pour sauver sa peau. Wilson et Stan ont en commun leur passion pour Déborah mais aussi un lourd secret. Il y a dix ans, ils ont subi un traumatisme dont aucun enfant ne peut se remettre. Stan veut parler, sans savoir qu’il met alors en marche une terrible machination…



Critique :

S'ouvrant par une plongée dans l'adolescence se voulant de toute évidence «branchée réaliste», Mineurs 27 cache d'abord habilement sa face polar ou plutôt la noie avec talent dans un monde découpé en 1.33. Choix artistique surprenant à première vue, mais qui une fois la bobine lancée, s’inscrit parfaitement dans une logique «vintage reloaded» visiblement assumée ou recherchée. Face à ce "teen angst" capturé de façon un poil compulsive, hypnotique et accompagné de mélopées low fi, on est d'abord formellement séduit. Mais l'exercice aussi audacieux et sympathique soit-il trouve toute de même rapidement ses limites, poussé dans le vide par un acting inégal et une construction rangée comme une chambre d'ado. Même une fois lancés sur les rails du polar, la sensualité des 25 premières minutes reléguée au rang de souvenirs émus, les efforts stylistiques de Tristan Aurouet (close-up insistants, cadrage faussement à l'arrache, flous volontaires  and co) finissent par jouer contre leur camp.



Le spectateur, que le bus est passé sans voir, se retrouve, lui, à compter dans le noir les mauvais points. Et même lorsque la performance de Jean Hugues Anglade, sombrement lumineuse ou sobrement lumineuse (on vous laisse choisir) remonte les filets d'un récit en perdition, l'intérêt, lui, glisse systématiquement entre les mailles. Sans doute beaucoup trop ambitieux dans ses fondements, sa forme mais aussi un poil prétentieux, Mineurs 27 confirme que la pub, les vidéos clips et la série télé à la française sont de bien fragiles rampes de lancement pour le 7e art. Trop stylisée, insuffisamment pleine et narrative, la pilule d'Aurouet a du mal à passer... Et ce n'est pas une argumentation charnelle ou une démonstration d'aristocratie culturelle de plus (la présence de la petite sœur de Lætitia Casta) qui nous la fera avaler.

Reste une ambiance, un parti pris et une certaine forme de courage. (Saluons ce qui doit être salué). Bref de quoi donner à ceux qui n'ont pas été encore découragés par une critique quasi unanime, l'envie de poser leur délicates mirettes sur la chose.


Test technique :

BAC Vidéo offre à Mineurs 27 une édition sympathique permettant de découvrir le film dans son format d'origine 1.33 accompagné d'un seul mixage Dolby Digital 5.1. Étage bonus : La bande originale du film, un doc d'une dizaine de minutes titré "découverte de trois jeunes talents », une biographie commentée de Jean Hugues Anglade, un entretien avec Marie Ange Casta réalisé pour le site Premiere.fr et des bandes annonces (Mineurs 27, Blackthorn, j'aime regarder les filles).