Alyce : Critique et test Bluray



Accrochez-vous à vos écran plats et vos battes de baseball, le réalisateur de «Zombie Strippers » est de retour dans vos salons. Le 4 avril prochain, Emylia nous envoie son  Alyce dans les dents. Un ultra bad trip qui navigue entre thriller et Drug film, caressant le ghost movie de la main gauche et le feu d'artifices gore de l'autre. Ecranbis.com a suivi le petit lapin blanc...

Synopsis :

Alyce, une jeune femme introvertie, essaie de consoler son amie Caroll, qui vient de découvrir que son petit ami la trompe. Les filles s'enivrent et prennent de la drogue. Intoxiquées et étourdies, elles commencent à jouer autour du toit de l’immeuble d’Alyce, mais Caroll est complètement ivre et trébuche sur le parapet et chute depuis le sixième étage. Depuis cet accident, Alyce se réfugie dans la drogue, l’abus de médicaments, le sexe jusqu’à en perdre sa santé mentale… Les nuits d’Alyce sont hantées par la culpabilité dans un monde merveilleux de cauchemars, de brutalité, de sexe, de drogues et de violence.



Critique :

Décidément très attaché au genre, Jay Lee débute sa carrière dans les années 2000 en signant quelques courts métrages et un premier voyage au bout de l'horreur  sobrement titré «The Slaughter» (2006) . Un petit budget (25 000$), un certain savoir faire, il n'en faudra pas plus que notre homme se retrouve deux ans plus tard propulsé aux commandes d'un projet plus ambitieux. Son Zombie Stripper embarquera une gloire du X Américain : la plantureuse et peu farouche Jenna Jamesson ainsi que l'une des figures marquantes du cinéma fantastique moderne Robert  «Freddy Kruegger» Englund. Le résultat : une péloche « cul-illonne » et divertissante mais dont le souvenir ne risque pas d'encombrer nos mémoires fumantes de cinéphiles. Mais Jay n'a ni dit son dernier mot ni fait son dernier mort, après s'être essayé à la série tv (Star Chick et son invasion de poulettes alien) , il revient au long métrage. 2011, notre productif réalisateur accouche d'un rockumentaire et de deux films de genre : House of 100 eyes et Alyce.



Variation horrifique et urbaine d'Alice aux pays des merveilles, le film de Jay Lee envoie sa Fragile et douce héroïne au fond du trou. Poussée dans le terrier du  « Narcotic Dream » par son Amie Carrol ( Lewis?), à moins que cela ne soit l'inverse, Alyce dévale les pentes de la raison, gouttant à chaque étage la poussière (et c'est de la bonne!). Régulièrement visitée par le fantôme de sa meilleure amie fraîchement refroidie, sous l'emprise de Rex, dealer au discours nihiliste et véritable Chat du Cheshire d'un Wonderland glauque et miteux, Alyce termine son voyage intérieur par une sortie de route. Un pétage de plomb meurtrier et ultra gore... borné par une obsession très féminine. Corps méthodiquement découpé, dépecé, broyé (au mixeur), parquet soigneusement lustré, faut que ça brille. Femme givrée mais femme au foyer...



Formellement gonflée, la bobine de Jay Lee se donne des airs de poème expérimental: flou artistique, close up et autres artifices stylistique jonchent un récit hésitant sans cesse entre onirisme et réalisme cru. En résulte une œuvre résolument tendance et hypnotique, un opéra urbain hallucinatoire traversé par une jeune et jolie cantatrice agitée du bocal. Exercice presque parfaitement réussi serions-nous tentés de dire (un léger coup de mou autour de la cinquantième minutes nous empêche de crier au génie), Alyce petit bout de femme aussi fragile que ravagé du bulbe inspire effroi et dans le même temps compassion. Une carte que jouait déjà avec beaucoup moins de réussite Pang Ho-Cheung dans son Dream Home. Péloche un peu trop vite étiquetée « Claque asiatique » de l'année 2011 et qui en dépit de quelques fulgurances, nous a surtout permis de sonder les profondeurs de l'ennui.



Une voie que ne suit fort heureusement pas l' « Alyce » de Jay Lee. Ecranbis.com dessine donc de son propre sang un 7/10 sur le carrelage. Les amateurs de cinéma indépendant et déviant, ceux qu' «Intouchables » fait vomir et «The artist» a laissé sans voix sont donc priés de se pencher sur la chose.

Test Technique :

Le disque HD estampillé Emylia présente une image plutôt agréable au format 1.78 accompagnée de mixages audio Dolby Digital 5.1 français, Dolbly Digital  5.1 anglais et DTS 5.1 anglais. Rayon Suppléments, diaporama et copie digitale illimitée mac et pc.