Death Bell 2: Critique et test DVD


Gros succès au box office Sud Coréen, Death Bell premier du nom a laissé bon nombre de cinéphiles occidentaux sur les fesses. Mais qu'on se le dise la cloche de la mort n' a pas fini de tinter et les teens coréens vont à nouveaux goûter aux joies de la tuerie scolaire dans «Death Bell 2: Le camp de la mort». La chose sera offerte à nos délicates rétines le 6 juin prochain sur des galettes DVD et Bluray estampillées Elephant films. Ecranbis.com est parti en éclaireur...et rend son devoir avec un peu d'avance.

Synopsis :


Afin de réussir leur examen d’entrée à l’université, une trentaine d’étudiants d’élite se retrouvent dans un camp d’été pour étudier. Mais l’heure du massacre à sonné et les meurtres s’enchaînent, plus cruels et violents les uns que les autres. Alors que toutes les issues sont verrouillées, une seule échappatoire à l’hécatombe : répondre correctement aux énigmes, qui les mènent sur la piste de Tae-Yeon, jeune nageuse prometteuse retrouvée morte dans une piscine deux ans plus tôt…

Chronique :

Bien connue pour résister (sur son territoire du moins) aux charges hollywoodiennes, la Corée du Sud s'est, depuis les années 2000, taillée une certaine réputation dans le cinéma de genre. Signe avancé d'une mondialisation culturelle en cours, ses fulgurances parviennent régulièrement à trouver le chemin de nos platines DVD et Bluray. On s'en félicite bien entendu même si l' étonnant succès critique et festivalier de certaines,  «Bedevilled» par exemple (Grand prix à Gerardmer) a laissé dans la bouche du fantasticovore éduqué un goût amer, voire un sentiment léger mais persistant de Hold up. Autrement dit dans les Vosges, on se sait pas trop ce qu'on donne à boire au jury et aux journalistes de la presse spécialisée, mais ça n'a pas l'air d'être de la piquette. Mais passons... Sorti en 2008 en pleine crise du genre dans son pays d'origine, Death Bell va, lui, connaître un véritable succès public, et par la même occasion éveiller les curiosités bien au delà des frontières coréennes. La chose nous est finalement parvenue en mai 2010 par l'intermédiaire d'Elephant films (encore eux !) partageant le web cinéphilique en deux. D'un côté ceux qui ont trouvé leur compte dans cette série B exotico-foutraque un peu primaire louchant sur Saw et Battle Royale. De l'autre le lectorat d'Allociné qui visiblement s'attendait à tout sauf à ça (sic!) et exprimera sa déception comme il le peut. C'est à dire avec un sens inné du verbe de la poésie et de la mesure.


Le cinéma asiatique n'échappant pas à la loi des séries et un succès en appelant fatalement un autre, une suite sera mise en chantier. Yoon Hong-Seung cède sa place à You Sun Dong et nous revoilà plongés tête première (il va sans dire) dans les arcanes du système éducatif local pour un nouvel examen mortel. Du premier opus, Death Bell 2 extrait la substantifique moelle, comprenez le concept situationnel. Une classe d'étudiants s'apprête à partir en vacances d'été pour préparer le passage du bac. Mais les 30 meilleurs d'entre eux ont gagné un privilège, celui de participer à un stage de révision intensif. Notons que pour le lycéen français moyen, ce simple détail fait déjà basculer le film dans les profondeurs du fantastique. Notre bande de premiers de la classe et deux professeurs vont sans grande surprise se retrouver enfermés dans un lycée et servir de quilles dans une sanguinolente partie de bowling humain. Death Bell 2 n'est donc pas une suite au sens littéral du terme mais plus un second tour de piste qui, réjouissons-nous, gagne sur quasiment tout les plans ce qu'il perd en fraîcheur.

L'école en question ayant connu par le passé une sombre affaire de suicide, le fantôme de la défunte sera rapidement suspecté. Le spectre de Tae-yeon, jeune nageuse retrouvée sur le carreau est-il revenu hanter les lieux et faire la peau à ses petits camarades ? Ma foi, c'est fort possible semble nous répondre You Sun-Dong en faisant flirter une heure durant son récit claustrophobique avec le fantastique. Cette séquestration meurtrière va toutefois trouver une explication plus rationnelle (on ne vous en dira pas plus) et Death Bell prendre un virage à la «I know what you did last summer». A l'heure où la corde du torture porn estudiantin donne des signes avant coureur de faiblesse, le slasher revanchard n'a lui pas encore dit son dernier mot. Le message est passé 5 sur 5. Entre temps, nos élèves ne ramassent pas que des bons points, ça empoisonne, déchiquette, brûle sévère sur les bancs du lycée et le «Chacun pour sa pomme» semble faire des adeptes. Une jeune lycéenne un peu pimbêche se verra même sacrifiée par ses petites camarades (sympas les potes) pour les besoins de l'ouverture d'un coffre renfermant des téléphones portables. On savait les jeunes accros au mobile mais tout de même...

Si Death Bell premier du nom souffrait d'une réalisation un poil terne, sa fausse suite affiche, elle, des arguments cinématographiques plus probants. Le film de Sun-Dong s'habille d'une photographie de premier de la classe et exploite avec application son format scope. Annoncé ci et là un cran en dessous du premier opus, Death Bell 2 nous a semblé à l'inverse plus maîtrisé et plus à même de répondre au cahier des charges d'un cinéma de divertissement internationalisé. Trouvera-t-il pour autant grâce auprès d'un public occidental élevé au cinéma de genre «made in USA» ? Une chose est sure, Elephant films proposant les deux films au prix d'une édition simple ( en dessous de la barre des 15€) , il va être difficile de résister à l'appel de la cloche... aussi mortelle soit elle...13/20




Test technique :

L'édition limitée 2 dvd que nous avons testée propose de découvrir Death Bell 2 dans son format d'origine 2.35 avec une qualité d'image plus que correcte. Le tout est accompagné de mixages français et Coréens Dolby Digital 5.1 avec des sous titres français. Notons que le doublage français est plutôt réussi. Rayon bonus, nous avons droit à une salve de bandes annonces éditeur  (Confucius, WindBlast , Detective K, King Protector, The Unjust, Tockyo Burnout, the Warriors..) et, comme annoncé, à un deuxième disque embarquant Death Bell, son making off, un diaporma, un clip et une nouvelle série de bandes annonces.