Sinister 2 : Critique et test DVD



Tiens, voilà que “Sinister 2” rampe sur nos tapis de salon pour s’offrir nu comme un disque vierge à nos platines démoniaques. Pour Noël et alors que le moindre village de province se pare d’une robe de Led clignotantes (Pour cause de crèche interdite, on s’est rabattu sur les luminaires chinois) que les “vive le vent” électroniques et nasillards retentissent jusque dans les boites à lettres, l’éditeur français Wild Side vidéo ne pouvait déposer plus belle offrande dans nos petits chaussons d’enfants terribles. C’est pour le 19 décembre mes gaillards… et tout le monde sera servi, de l’amateur de haute définition à l’adorateur du vieillissant dieu DVD. Ecranbis.com s’est pris une galette dans le four et déballe la cadeau avec un peu d’avance !


 Y’a pas à dire, qu’est-ce qu’on est gâté… A l’automne 2012, le “Sinister” de l’ami Derrickson avait contre toute attente (Comprendre quelques jets d’urine et une paire de distributeurs de bonbons saccagés lors des projections de Paranormal Activity… Mais c’est pas grave, c’est des jeunes, ils s’amusent ) réussit l’exploit de mettre tout le monde d’accord. De L’Écran fantastique au Dauphiné Liberé, en passant par votre serviteur. Dans mon extrême naïveté, j’eu cru un instant que le “Bashing” systématique de toute production horrifique moderne, sous les fallacieux pretextes du “C’était mieux avant” et du “On en a vu d’autre” avait vécu. Je me fourrait bien évidemment mon ticket de cinéma dans l’œil droit et un paquet de “La pie qui chante" dans l’autre. Le Barco n’eu pas le temps de refroidir, que tout reprit sa place. Les “Jean Pierre Coffe” de la culture en tête, remontèrent sur leur perchoir, croissant à chaque bobine de passage…


Dit autrement, pour les quelques produits fantastico-déviants ayant la chance et l’honneur d’imprimer un écran français (aussi petit soit-il) l’époque n’est pas à l'accueil chaleureux et à l’enthousiasme généralisé. Pas assez Bis pour être chébran, pas assez friqué pour en mettre plein la ganache, le cinéma d’horreur à petit budget du moment, le tout venant de la série B qui fout la pétoche, dérouille en silence. Alors bien sûr, je me trouverai tout à fait honteux d’écrire qu’avec ce “Sinister 2” nous tenons la claque fantastique de cette fin d’année. Mais porté par l’envie défendre la veuve, l’orphelin mais aussi par un goût certain pour la contradiction, j’aimerai mettre mon corp entre le jet de Ciarán Foy et les plumes acérés des mes congénères. Je ferai pas contre, si ça ne vous dérange pas trop l’économie d’un “Il faudra d’abord me passer dessus”, car certains pourraient y voir une invitation qui n’en est pas une …


D’accord “Sinister 2”peine quelque peu à retrouver l’élan de son modèle. Le pot au rose dévoilé dans les derniers tours de bobines du 1, tout espoir de feindre l’hésitation entre fantastique et thriller évaporée, il ne reste bien que la carte de la surenchère dans le jeu de Foy. Ici pas d’ Ethan Hawke imbibé d’alcool … Les véritables stars du film de Derrickson sont de retour. Les bobinettes crasseuses et crispantes, morbides plans séquences en super 8 et un dieu babylonien mangeur non pas de chair mais de chiars ! De quoi cauchemarder en s’amusant d’une mise en abime insistante. Notre fascination à observer celles des autres. A moins qu’il ne s’agisse ici d’’interroger l’image en qualité de valise à double fond. Y’a du message dans l’air !



Pour ne rien gâcher le tout se trouve emberlificoté avec soin dans ce qu’il faut de drame humain. Un mari batteur, une femme battu, deux gosses pour compter les points et battre la mesure. Fragile ordre des chose bouleversé par l’arrivé en ville d’un ex sherif adjoint au grand cœur mais aussi mains baladeuses. De la à dire que même votre femme y trouvera son compte ,il y a un pas que je me vois bien obligé de franchir. Non sérieusement “Sinister 2”, on ne s’y ennui pas une seconde et c’est d’un point de vue esthétique nettement plus digeste que ce qu’il y a à voir ce mois ci en vidéo. Alors vous courrez m’acheter ce disque et on en parle plus…


 Un œil sur le disque :
 
Toujours irréprochable sur  la partie technique de son édition (Un 2.35 respecté, un doublage français en DD 5.1, une version originale en DTS 5.1 DD2.0 et un master honorable compte tenu des limites de son support), Wild Side Vidéo donne dans le supplément minimaliste. Une featurette et rien d'autre.